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    Gabon : hausse de la dette publique, détournements massifs… le triste bilan d’Ossouka Raponda deux ans après

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    En prenant les rênes du gouvernement en juillet 2020 suite à l’éviction de Julien Nkoghe Bekale, le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda faisait un certain nombre de promesses aux Gabonais. Parmi celles-ci figuraient notamment, la maîtrise du risque sanitaire lié à la Covid-19, la relance de notre économie, la bonne gouvernance de l’action publique et surtout la préservation de notre modèle social de redistribution pour améliorer la qualité de vie des Gabonaises et des Gabonais. Néanmoins, un peu plus de deux ans après son arrivée à la Primature, celle que d’aucuns considèrent comme une « globe trotteuse » aurait-elle failli à sa mission ? Explications. 

    Le 4 septembre 2020 lors de son discours de politique générale, Rose Christiane Ossouka, cheffe du gouvernement promettait aux Gabonais devant leurs représentants, « d’améliorer leur conditions de vie ». Avec une action orientée notamment vers la maîtrise du risque sanitaire lié à la Covid-19, la relance de notre économie, la bonne gouvernance de l’action publique et surtout la préservation de notre modèle social de redistribution, celle qui avait auparavant occupé le premier siège de la mairie centrale de Libreville, entendait créer les conditions d’un renouveau. Hélas, près de deux ans après ce « discours », rien ou presque n’a été concrétisé. 

    En effet, du renforcement des plateaux techniques des structures hospitalières, de deuxième et troisième niveaux pourtant inscrit comme une « priorité », à l’ouverture d’une école d’infirmière en passant par la réhabilitation de L’école provinciale de formation et d’action sanitaire de Mouila, rien ou presque n’a été fait pour accroître les capacités notamment sanitaires du pays. Pis, si l’on se fie aux rapports fournis par le cabinet Deloitte sur la gestion des Fonds dédiés à la Lutte contre le coronavirus, ce secteur a subi de nombreux détournements comme en témoigne les près de 400 milliards de fcfa introuvables jusqu’aujourd’hui ou les 1,5 milliard de fcfa décaissés en kits Covid-19 jamais livrés, pour ne citer que ceux-là.

    En ce qui concerne la diversification de notre économie et la gestion rigoureuse des deniers publics, autres points saillants de son discours de politique générale, plusieurs points d’interrogations demeurent. Parmi eux, l’exécution des projets en partenariat publics-privés qui peinent à se concrétiser et surtout les dérapages occasionnés par une gestion entre opacité et mal gouvernance. Rendant un peu plus « illisible l’action de l’État en matière d’investissement public » alors que le contraire était attendu, Rose Christiane Ossouka Raponda et ses différents gouvernements auront creusé un peu plus l’abysse de la dette publique. 

    D’ailleurs, selon les derniers chiffres de la Direction générale de la Dette (DGD), sur les 9 premiers mois de l’année 2021, l’encours de la dette publique du Gabon a connu une hausse de 14,6 % pour se situer à près de 6 700 milliards de francs cfa (6 689,3 milliards de fcfa). Il faut préciser qu’en 2022, la dette publique du Gabon représente 77,4 % du PIB (contre 59,8 % en 2019).

    A cela, il faut ajouter les faillites annoncées de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), malgré des promesses de redressement. Ces deux entités sont toujours dans le rouge, à l’heure où nous mettions sous presse.

    Au final, celle qui était présentée comme une économiste émérite et chevronnée, n’aura quasiment rien accompli en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations. Entretenant une inflation galopante, des dérives à nulle autre pareil à l’image des 850 millions de fcfa décaissés pour l’alimentation du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil-Coronavirus), en moins de deux ans chez Mayena Foods, ou encore la dégradation du tissu social, Ossouka aura donc brillamment échoué, et ce, même si au demeurant, le contexte économique n’était pas si favorable.

    Reste désormais à savoir, si ces résultats catastrophiques justifieront ou non le maintien du Premier ministre à la tête du gouvernement.

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