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    Gabon / obtention du récépissé définitif du RPM : retour sur un parcours du combattant

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    La date du 04 avril 2022 marque la fin d’une longue période de turpitudes pour les cadres, militants et sympathisants du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). Le président de ladite formation politique, Alexandre Barro Chambrier, a annoncé la délivrance à son parti, d’un récépissé définitif de déclaration de parti politique. Opportune occasion de revenir sur le chemin de croix qui a abouti à cette consécration. 

    « Ce sésame incarne l’avenir politique d’un parti qui se veut proche des populations, un parti qui aspire à la revalorisation du Gabon… » . C’est en ces mots emplis d’espérance que Joyce Laffitte, conseiller et chargé de mission du président en exercice du RPM laisse entendre l’émotion qui est la sienne au terme de cette longue procédure administrative. Désormais référencé N°00232 du 25 mars 2022 par le ministère de l’Intérieur, ce parti de l’opposition gabonaise peut à présent se mouvoir dans l’espace politique en toute légalité. Jusqu’à l’obtention de ce récépissé, le RPM était englué dans un imbroglio administratif source de litige et de fracture au sein même de cette famille politique. Pour aisément comprendre l’essence de ces guerres fratricides, il convient de retracer les origines de ce parti, positionné depuis cinq ans sur l’échiquier politique gabonais. 

    D’un mouvement utérin à une formation politique à part entière 

    C’est dans le souci d’insuffler un véritable renouveau au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG) que le mouvement PDG – Héritage et Modernité naît en 2014. Des cadres de la nouvelle comme de l’ancienne génération,  se fédèrent pour apporter des réponses intergénérationnelles aux préoccupations auxquelles le parti au pouvoir fait face. Mais avec l’accumulation de points de désaccords entre H & M et les instances dirigeantes du parti,  les initiateurs du mouvement que sont Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga et Clotaire Ivala, Vincent Gondjout et bien d’autres, ont décidé de claquer la porte du parti démocratique gabonais entraînant avec eux d’autres parlementaires. 

    Un départ qui se concrétise avec la création du parti politique Rassemblement héritage et modernité (RHM) lors d’un congrès organisé en juillet 2017. Le président désigné ne sera autre qu’Alexandre Barro Chambrier. Et pour faciliter l’acquisition d’une identité sur le plan légale, le tout nouveau parti va procéder à une opa sur un  parti politique déjà existant : le Front pour l’unité nationale et le développement utilitaire (FUNDU) de Noel Borobo Epembia. 

    Une énième mutation 

    Lors des élections législatives de 2018, le parti décroche cinq sièges à l’Assemblée nationale. Au sortir de ces élections, les relations déjà effritées entre les deux principaux ténors que sont Alexandre Barro Chambrier et Michel Menga M’Essone se compliquent encore plus. Le dernier cité outrepasse la ligne de conduite fixée par sa famille politique en entrant au gouvernement du regretté Emmanuel Issoze Ngondet. 

    C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et qui entérine par la même occasion la scission au sein même de cette chapelle politique. S’engage dans ce contexte post-électoral, une guerre des tranchées entre deux protagonistes qui revendiquent le leadership du RHM. En avril 2019, le Rassemblement héritage et modernité sous la conduite d’Alexandre Barro Chambrier, décide au cours d’un congrès de muer en devenant le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). Selon le conseiller en communication politique Joyce Laffite « Cette mutation symbolique était importante en ce sens qu’elle permettait au parti de rompre avec l’image et les préjugés liés à nos origines en lien avec le PDG. Tout ceci dans l’optique d’impulser une nouvelle dynamique et de clarifier notre ligne politique aux Gabonais ».

    En poussant la réflexion,  on peut y voir aussi un moyen de clairement se différencier de la mouvance RHM de Michel Menga qui riposte le 03 janvier 2021 en organisant  à son tour un «congrès de clarification» au cours duquel il s’auto déclare président du RHM. Tous deux engagent des procédures administratives et juridiques parallèles laissant  au ministre de l’intérieur le soin de trancher ce litige des plus inconvenants. Et au final, la balance s’est penchée du côté d’Alexandre Barro Chambrier.  

    Aujourd’hui, l’obtention de ce récépissé à 15 mois des échéances électorales est vu comme le crochet du droit qui vient mettre fin à un combat de longue haleine.  Pour le chef de file de cette formation politique, cette victoire est « La preuve que la patience et la persévérance finissent toujours par payer ». 

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