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    International : renforcer les solutions africaines aux défis de l’Afrique

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    Confrontée à des perturbations des chaînes d’approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l’Afrique a besoin d’une nouvelle approche du développement fondée sur l’autonomisation et les solutions locales.

    Telle est la conclusion d’une réunion de haut niveau organisée par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

    Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d’engagement avec l’Afrique.

    « Il est primordial que nous renforcions l’autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l’Agence française de développement (AFD), de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Université de Columbia. L’événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l’OCDE.

    En prélude à la TICAD8

    Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l’a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

    La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l’Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 – le plan de l’Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

    La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l’Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

    « En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

    Une nouvelle approche du développement

    Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l’action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l’Afrique a besoin d’une approche de développement à long terme » qui s’appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

    Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d’un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

    Face à cette nécessité d’adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l’alimentation, la santé, l’éducation, les infrastructures et l’intégration économique.

    Conférence organisée par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet 2022 à Paris © JICA

    La production de riz multipliée par deux grâce à l’autonomisation

    La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d’approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

    Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s’appuie sur l’expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d’ici 2030.

    « Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d’une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

    La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d’urgence afin d’améliorer la production alimentaire des pays africains et d’accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l’importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

    Répondre aux défis par l’appropriation des solutions

    L’appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C’est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l’éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s’appuyer sur les ressources et les solutions locales.

    Comme l’a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

    Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l’agence de santé publique de l’Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L’Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l’AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d’exemples de développements menés par l’Afrique. »

    Toujours en 2020, l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d’accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

    Dans le domaine de l’éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L’école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d’améliorer l’environnement d’apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l’initiative couvre aujourd’hui environ 70 000 établissements dans huit pays d’Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s’engager dans la gestion d’une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu’elles pouvaient être actrices du changement ».

    Ryuichi Kato, Vice-Président de JICA © JICA

    Le changement climatique est un autre défi de taille pour l’Afrique, où il menace d’aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d’environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

    Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l’a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l’Afrique de l’Ouest).

    TICAD8 – permettre aux pays africains de mener leur propre développement

    Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C’est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l’Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l’autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

    « Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu’a l’Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l’Afrique et l’appropriation de son processus de développement. » 

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

    LES SOLUTIONS AFRICAINES proposé et financé par JICA

    Contenus réalisés par les équipes de la régie publicitaire de France Médias Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

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