samedi, avril 20, 2024
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    Me Nzigou Anges Kevin : « Le goût amer qui reste de cette décision est qu’elle ne répond pas à un souci de justice »

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    Suite à la condamnation de son client à 12 ans de réclusion criminelle par la Cour criminelle spéciale le 21 juillet dernier, Me Nzigou Anges Kevin a répondu à quelques questions de notre rédaction. L’avocat persiste et signe sur l’innocence de son client Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, ancien administrateur directeur général de Gabon oil company (Goc). D’ailleurs, avec Me Calvin Job, ils ont déposé un recours en cassation le 23 juillet dernier. Entretien.

    Inside News241 : comment avez-vous réagi à la décision de la Cour criminelle spéciale qui a condamné votre client à 12 ans de réclusion criminelle ?

    Nzigou Anges Kevin : cette décision ne reflète pas les débats à l’audience. Elle n’est donc pas l’expression de la justice. Les débats ont essentiellement portées sur cent millions sur lesquels mon client a donné toutes les explications nécessaires, justifiant parfaitement de la légalité de cette dépense qui a été allouée à des personnalités vivantes et présentes sur le territoire national. Un décaissement qui s’est fait à l’occasion d’une commission technique et les ministres de l’Economie et du Pétrole (Pascal Houangni Ambouroue, actuel ministre de la Communication, NDLR), de l’époque, ainsi que le directeur des Hydrocarbures qui est l’actuel ministre du Pétrole (Vincent de Paul Massassa, NDLR) auraient pu en témoigner si la Cour avait ordonnée leur comparution. Le goût amer qui reste de cette décision est qu’elle ne répond pas à un souci de justice.

    Votre client est également condamné à verser 20 milliards de fcfa à l’Etat gabonais. Cette somme vous parait-elle juste ? 

    NAK : En effet, mon client a été condamné à payer 20 milliards au titre des dommages-intérêts. Ce qui est curieux pour une infraction d’une société de droit privé. En effet, la Gabon Oil Company (GOC) est une société anonyme soumise aux règles de l’Ohada. L’absence d’une agence comptable au sein de cette entreprise suffit pour s’en convaincre.

    De nombreuses personnes ont été citées à la barre par votre client. Mais aucune d’entre elles n’a été entendue. Comment l’expliquez-vous ?

     NAK : effectivement, l’opinion pourra se faire son idée sur la réalité de cette volonté pour la Cour de se passer de témoignages indispensables à la manifestation de la vérité.

    L’épouse du Chef de l’Etat, Sylvia Bongo Ondimba dit, à travers un communiqué, n’avoir reçu que 10 millions de FCFA de la part de votre client. Qu’en pensez-vous ?

     NAK : Je ne peux pas savoir ce qui a motivé ce communiqué mais je me réjouis qu’il ait été produit car il vient valider le fait qu’elle a ordonné le décaissement de sommes des caisses de la GOC et c’est suffisant pour nous. À chacun de croire s’il est possible qu’à ce niveau de responsabilité d’intervenir pour le décaissement de juste 5 millions.

    Votre client est-il innocent ou victime de son obéissance à des personnes et non au process ?

    NAK : mon client est bien évidemment innocent vu qu’aucune preuve de sa culpabilité n’a été apportée par l’accusation. Il n’est pas non plus victime d’une obéissance aveugle car son action était conforme aux règles de la GOC.

    Pensez-vous qu’il aurait été victime d’une machination politique ?

    NAK : Je vais rester factuel ! Si l’ensemble de l’appareil judiciaire se met en marge des règles de procédure sans que cela n’émeuve quiconque, c’est bien qu’il s’agit d’une action soutenue par les plus hautes autorités politiques du pays.

    Propos recueillis par Fred Eyo’o

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