vendredi, avril 26, 2024
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    Pédophilie dans le milieu sportif gabonais : une responsabilité partagée

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    Ferdinand DEMBA
    Ferdinand DEMBAhttp://www.insidenews241.com
    Passionné de lettres et désormais de chiffres, FD est le directeur de publication d’Inside News241. Journaliste de métier et de convictions, lui et son équipe sont au service d’une information objective, d’utilité publique et au service de la vérité.

    Si une demi-douzaine d'(anciens) encadreurs sportifs séjournent déjà en prison dans le cadre du scandale des abus sexuels sur mineurs au Gabon, un regard rétrospectif sur ces faits laissent comprendre que la société dans son ensemble savait ce qui se pratiquait dans ces milieux sportifs, mais a laissé faire par négligence, par naïveté, et souvent, par complicité.

    Il y a un mois, le microcosme sportif gabonais était secoué par une affaire qui allait emporter plusieurs de ses dirigeants vers la case prison : le Capellogate. Soit un système de pédophilie vieux de plusieurs décennies, baptisé du nom du premier dirigeant sportif interpellé, Patrick Assoumou Eyi, dit Capello, ancien entraîneur national des footballeurs de moins de 17 ans.

    Si les révélations portées par le journaliste français Romain Molina sont de nature à choquer, elles ne sont pour autant pas une nouveauté dans les oreilles des Gabonais. À en croire le « tout le monde savait  » qui ressort de la bouche de nombreux compatriotes à l’évocation de ces faits. Une phrase qui dénote pourtant de la forte négligence, voire du silence coupable dont a fait preuve la société gabonaise dans son ensemble, face aux sévices sexuels subis par nos jeunes sportifs.

    Du tennis au football, en passant par le taekwondo et d’autres disciplines, ces abus sexuels ont pourtant duré une trentaine d’années, à en croire les révélations du Guardian. 30 ans, sans que ni la société civile, ni les médias, et encore moins la justice, ne jouent réellement leurs rôles.

    L’on a pourtant vu la justice gabonaise s’auto saisir pour des faits moins alarmants, ou encore des médias tempêter sur des sujets bien moins horribles. Que dire de la société civile, dont la pratique au Gabon est beaucoup plus confondue au larbinisme politique. Les parents des enfants concernés, pas non plus épargnés, n’ont visiblement pas su lire les signes d’une enfance en détresse. Autant dire, une responsabilité partagée.

    Il faut relever, pour être complet, que de rares alertes ont été portées contre ces pratiques au Gabon, sans que ces dénonciations n’aillent plus loin que cela. Le cas du journaliste Freddy Koula Moussavou qui, en juillet 2019, avait dénoncé des abus sexuels sur des footballeuses gabonaises mineures, lors d’un tournoi en France. Ces révélations, pourtant agrémentées de témoignages et de photos, ont valu au journaliste sportif Freddy Koula Moussavou (par ailleurs président d’Athlético Akanda, une équipe féminine gabonaise de football) une interdiction d’exercer au Gabon et à l’étranger pour une durée de 3 mois de la part de la Haute autorité de la Communication (HAC), sur une saisine de…la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT), comme par hasard. C’est dire que l’instance faîtière du football au Gabon, comme les autres fédérations impactées d’ailleurs, sont les premières indexées, au rayon de ceux qui ont failli.

    Vivement que cette affaire aille jusqu’au bout, pour voir le milieu sportif national expurgé de ses criminels sexuels. Vivement surtout qu’à l’avenir, d’autres horreurs ne bénéficient plus du même laxisme dont a profité le Capellogate de la part de toutes les composantes de la société gabonaise.

    Nous y reviendrons…

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