jeudi, avril 25, 2024
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    Santé : le gouvernement Ossouka ignore-t-il volontairement la solution à la rupture des ARV ?

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    Alors qu’il s’était engagé à éliminer le sida d’ici à l’horizon 2030, le gouvernement gabonais semble de moins en moins préoccupé par cette maladie qui a notamment coûté la vie à près de 1000 personnes en 2020. Entretenant depuis plus de cinq ans des ruptures de stock répétitives pour les ARV (antirétroviraux), les tests de dépistage du VIH et les préservatifs, celui-ci semble surtout ignorer une solution concrète située en périphérie de la capitale, et jonché en plein cœur de la zone économique à régime privilégié de Nkok. Solution qui s’avère pourtant, à la fois sûre et moins coûteuse. Explications. 

    Dans un bulletin daté du 2 novembre 2021 et faisant suite au Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui s’est tenu à Dakar, au Sénégal, le programme commun des Nations unies sur le VIH avait évoqué les difficultés du pays à entretenir la trajectoire visant à éliminer le sida d’ici à 2030. Parmi ces difficultés, des ruptures de stock répétitives pour les Antirétroviraux ou ARV, les tests de dépistage du VIH et les préservatifs. Difficultés liées essentiellement à la faible qualité de la planification des besoins, de l’organisation de toute la chaîne d’approvisionnement et de gestion des intrants. 

    Les leaders de la société civile posant avec les responsables de l’entreprise La Santé Pharmaceutique, après la visite de l’usine et ses installations le samedi 06 août 2022 à NKOK. © D.R.

    En dépit d’un budget destiné à l’achat d’ARV évalué à plus de 3 milliards de fcfa par an en moyenne, le gouvernement gabonais, à travers son ministère de la Santé, peine à répondre à la demande pour les 24 000 personnes vivant avec le virus au Gabon. Une situation rendant par conséquent, le quotidien de ces compatriotes difficile et injuste. Le plus surprenant, comme l’a d’ailleurs fait remarquer le Copil citoyen ces derniers jours à l’issue d’une visite au cœur de la Zone Économique à Régime Spéciale de Nkok, c’est qu’une solution concrète y existe et pourrait résoudre en grande partie ce problème. 

    En effet, installé à Nkok depuis près de 5 ans, La SANTE PHARMACEUTIQUE, usine spécialisée dans la fabrication de médicaments dont des antirétroviraux, des antituberculeux et antipaludéens, peine à se faire une place dans le très oligopolistique marché Pharmaceutique gabonais. Marché dont le chiffre d’affaires en 2021 s’est accru de 10% passant ainsi de 62,4 milliards de fcfa à 68,7 milliards de fcfa. 

    Privée d’un marché essentiel pour la survie de plus de 24 000 Gabonais alors même qu’elle dispose de certificat de bonne pratique de fabrication des médicaments et de 37 Autorisations de mise sur le marché (AMM), La SANTE PHARMACEUTIQUE semble à ce jour, être ignorée par le gouvernement. Pourtant, c’est une entreprise pourvoyeuse d’emplois pour les Gabonais. « Ici à La Santé Pharmaceutique, nous proposons des médicaments de qualité, à un coût abordable pour toutes les couches de la société. Nous embauchons également de nombreux Gabonais, qui représentent 75% de notre personnel, parmi lesquels on peut citer des étudiants de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) qui viennent en stage », a déclaré Rajeev Lila, directeur général.

    Rajeev Lila, directeur général de La Santé Pharmaceutique, expliquant le fonctionnement de l’usine aux membres de la société civile en visite dans leurs locaux. © IN241

    Alors qu’elle pourrait faire économiser jusqu’à 21 milliards de fcfa à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (Cnamgs), organisme étatique englué dans d’énormes difficultés financières, comme l’a très justement rappelé le Copil Citoyen, cette entreprise inaugurée en 2020 par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba reste donc mise sur la touche. Malgré le fait qu’elle ait consenti pas moins de 20 milliards de fcfa d’investissements. Une énième preuve du manque de clairvoyance des autorités gabonaises, qui privilégient trop souvent des solutions lointaines même lorsque localement, il en existe. 

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