mardi, avril 16, 2024
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    Triple homicide d’Alenakiri : quand tuer devient banal en société gabonaise

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    Énième scène de crime odieuse enregistrée dans le pays ces derniers temps, l’horreur d’Alenakiri met le doigt sur une problématique de taille : la grande facilité avec laquelle certains ont désormais à ôter la vie. Comme si la vie avait perdu de ce qu’elle valait au sein de la société gabonaise.

    Depuis trois jours, un triple meurtre tient les populations gabonaises en haleine. Une mère et ses deux enfants, dont un de 5 mois, ont été massacrés dans leur chambre au quartier Alenakiri, à Owendo, vraisemblablement par le compagnon de la disparue et père des enfants. L’insoutenable scène de crime, visible à travers des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, amène à une conclusion : la cruauté et le crime n’ont jamais été aussi banalisés au sein de la société gabonaise que ces derniers temps. 

    Car si les actes criminels ne sont pas nouveaux dans le pays, l’on note, pour le déplorer,  la recrudescence de faits divers odieux. Pis, les « nouveaux » assassins sont de moins en moins des gangsters patentés comme on en a souvent connu par le passé (Cool Mondjers ou autres), mais bien monsieur tout le monde. 

    L’on a encore en mémoire l’effroyable affaire de la jeune Leona Cyrielle Moussavou qui, en avril 2019,  a fait tuer son copain de 54 coups de couteau, pour quelques billets de banque. Ou encore l’histoire de ce couple de sexagénaires qui, en avril 2022, a tiré sur deux individus qui leur disputaient un terrain à Akanda, tuant l’un d’entre eux. Toute aussi effroyable, l’histoire d’Elie de Dieu, cet étudiant de l’Université des sciences de la santé (USS) qui a tué et dépecé sa petite amie en juillet 2020, avant de jeter la dépouille dans la fosse sceptique de sa maison. 

    Les sessions criminelles en cours à Port-Gentil et à Libreville offrent également un florilège d’histoires à peine croyables, comme le cas de ce jeune togolais qui, à l’aide d’une pioche, a tué sa petit amie, avant d’étouffer le bébé de deux ans qu’il élevait avec elle. Un crime qui n’est pas sans rappeler l’horreur d’Alenakiri, où les trois corps ont été lacérés et éviscérés pour faire penser à un crime fétichiste, aurait avoué le père assassin ce vendredi 24 juin 2022. 

    Le diable a-t-il élu domicile au Gabon, comme le penseraient certains croyants, ou les crimes de ces derniers temps sont seulement les travers des évolutions sociales que notre pays connaît, à l’instar du reste du monde? La justice gabonaise ne punit-elle pas suffisamment ces criminels, dont certains sont des récidivistes ? Faut-il revenir à la peine de mort pour freiner certaines vélléités comme le réclament désormais certains Gabonais ? Les questions restent posées. 

    Une chose est certaine, que les causes soient endogènes ou exogènes, cette poussée de crimes crapuleux est portée par la grande facilité avec laquelle certains compatriotes n’hésitent plus à ôter la vie. Une triste réalité qui contraste avec les valeurs ancestrales qui ont toujours caractérisées la société gabonaise, faisant de notre pays un havre de paix envié.

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