Dans une déclaration officielle, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) a interpellé le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguéma, sur son silence face à l’affaire Hervé Patrick Opiangah, qui constitue un véritable test pour l’État de droit à l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Le parti dénonce une “instrumentalisation de la justice” et s’interroge sur l’implication de la Direction générale des services spéciaux (DGSS) dans une affaire de mœurs présumée, alors que cette force de 3ᵉ catégorie relève directement du président de la Transition. « L’absence de réponse aux nombreuses zones d’ombre entourant cette affaire discrédite le discours officiel sur la restauration des institutions et menace la crédibilité du processus électoral en cours », affirme l’UDIS.
Aucune correction judiciaire apportée sur le dossier
Le parti rappelle que « l’intervention nocturne et musclée des forces de défense et de sécurité au domicile de notre leader, sans mandat, ainsi que la mise sous scellés de son entreprise, HPO & Associés, sans base légale, sont des violations flagrantes du droit ». Malgré les preuves apportées par exploit d’huissier démontrant « l’inexistence d’une plainte avant l’ouverture de l’enquête », aucune correction judiciaire n’a été apportée. « Pire, le procureur de la République, accusé d’avoir falsifié des documents, est toujours en fonction. » Face à cette situation, l’UDIS demande « des explications claires sur l’origine des ordres ayant conduit au déploiement de la DGSS », soulignant que cette unité est normalement mobilisée sur décision du Premier ministre après avis du Conseil des ministres.
Bilie-By-Nze prend position
L’Affaire Opiangah a d’ailleurs récemment pris une nouvelle tournure avec l’intervention d’Alain Claude Bilie-By-Nze, figure de l’ancien régime et principal opposant de Brice Clotaire Oligui Nguéma dans la course à la présidence. « Il a été démontré que les charges qui avaient été fabriquées contre lui n’ont aucun fondement juridique », a-t-il déclaré face à la presse le 10 mars dernier. « J’affirme que Monsieur Hervé Patrick Opiangah doit retrouver sa famille. Il faut le libérer. Il doit rentrer chez lui […]. Il faut qu’il rentre et retrouve les siens. » Cette prise de position renforce l’idée que cette affaire est devenue un enjeu politique majeur du scrutin à venir, mettant Oligui Nguéma face à ses responsabilités.
L’UDIS met en garde
En outre, l’UDIS annonce avoir saisi « toutes les hautes instances judiciaires du pays, ainsi que les institutions internationales et le corps diplomatique, afin que lumière soit faite sur ce scandale juridico-politique ». Face à « l’inertie des autorités et au mutisme du chef de l’État », le parti se réserve désormais le droit « d’organiser des marches de protestation pour exiger le retour de notre leader et la fin de cet acharnement judiciaire ». À un mois de l’élection présidentielle, l’Affaire Opiangah s’impose de plus en plus comme un boulet pour Oligui Nguema, dont l’attitude sur ce dossier pourrait peser lourd dans le choix des électeurs et donner des indices quant à de potentielles dérives futures.
Au-delà du cas spécifique d’Hervé Patrick Opiangah, l’UDIS met en garde contre « les dérives autoritaires d’un pouvoir qui, sous couvert de transition, s’arroge le droit de violer les principes fondamentaux de la démocratie et de la séparation des pouvoirs ». Le parti estime que « le retour à un État de droit ne peut se faire sans une justice impartiale, indépendante des pressions politiques et militaires ». Il en appelle donc à « l’ensemble des forces vives de la nation » pour défendre ces valeurs et éviter que cette affaire ne devienne le symbole d’une transition détournée de ses objectifs initiaux.