Du 26 au 28 mai 2025, Libreville a accueilli l’Africa Ports Forum (APF), une initiative phare de One Africa Forums, marquant une étape significative dans le dialogue sur le développement portuaire en Afrique. Cette édition s’est concentrée sur les défis et opportunités liés à la modernisation des infrastructures portuaires, essentielles pour stimuler le commerce intra-africain et renforcer la compétitivité du continent sur la scène mondiale.
Cette 6ᵉ édition du Africa Ports Forum, organisée à Libreville par l’Office des Ports et Rades du Gabon (OPRAG), partenaire hôte de l’événement, a rassemblé des experts, des décideurs politiques et des acteurs du secteur privé pour discuter des stratégies visant à améliorer l’efficacité des ports africains. Les discussions modérées par Safall Fall, manager Afrique chez Forvis Mazars, ont porté sur l’intégration des technologies numériques, la facilitation des échanges commerciaux et la promotion de partenariats public-privé pour financer les projets d’infrastructure.

Des sessions spécifiques ont abordé les questions de durabilité environnementale et de résilience face aux changements climatiques, soulignant l’importance d’une approche holistique dans le développement portuaire. L’événement a connu la présence des membres du gouvernement parmi lesquels le vice-président du gouvernement Alexandre Barro Chambrier, le ministre des Transports et de la Marine marchande Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, la ministre de l’Industrie Gninga Chaning Zenaba, entre autres.

Le ministre des Transports et de la Marine marchande, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, a rappelé le rôle central des ports comme moteurs du développement économique, vecteurs de l’intégration régionale et piliers de la coopération Sud-Sud. Pour le ministre, « le secteur portuaire africain doit évoluer au rythme des mutations mondiales ». Au-delà des infrastructures, il s’agit désormais de penser les ports comme de véritables plateformes intelligentes, capables d’absorber les flux croissants du commerce, tout en s’adaptant aux exigences technologiques, écologiques et sécuritaires contemporaines.

Le ministre a également détaillé plusieurs axes majeurs de la stratégie ambitieuse Gabon Smart Port 2030, notamment le port en eau profonde de Mayumba, appelé à devenir un levier de compétitivité nationale et régionale, la digitalisation des chaînes logistiques, synonyme d’efficacité et de transparence, la sécurisation du Golfe de Guinée, zone clé de la circulation maritime en Afrique de l’Ouest et du Centre, le renforcement de la connectivité multimodale, afin d’intégrer pleinement les ports aux corridors terrestres et ferroviaires.
Comparé aux éditions précédentes, l’APF 2025 a mis un accent particulier sur la collaboration régionale, en alignement avec les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Les participants ont souligné la nécessité d’harmoniser les politiques et les réglementations pour faciliter la circulation des biens et des services à travers les frontières. Des exemples de succès dans certains pays ont été présentés, offrant des modèles pour d’autres nations cherchant à moderniser leurs infrastructures portuaires.
Les discussions ont également mis en lumière les défis persistants, tels que le besoin de formation spécialisée, le financement des projets et la coordination entre les différentes parties prenantes. Les participants ont convenu que des efforts concertés sont nécessaires pour surmonter ces obstacles et réaliser le plein potentiel des ports africains en tant que moteurs de développement économique. L’APF 2025 à Libreville a réaffirmé l’engagement de l’Afrique à moderniser ses infrastructures portuaires et à renforcer la coopération régionale. Les discussions ont jeté les bases d’actions concrètes pour améliorer la connectivité, stimuler le commerce et favoriser une croissance économique inclusive sur le continent.