D’après le Tableau de Bord de l’Économie 2023, le marché des boissons gazeuses et alcoolisées a affiché une croissance de 4,2%, avec une production atteignant 3,2 millions d’hectolitres et un chiffre d’affaires en hausse de 29,6%, atteignant 243,7 milliards de fcfa. Cette performance a été portée par une forte consommation lors des événements électoraux et par une bonne gestion des carnets de commande.
Néanmoins, ce succès masque certaines fragilités structurelles. Le déficit logistique, l’irrégularité des chaînes d’approvisionnement et la dépendance à certaines matières premières importées restent des obstacles majeurs. Par exemple, bien que la production d’eau minérale ait augmenté de 11,4%, son chiffre d’affaires a paradoxalement reculé de 1,1%, ce qui illustre une inadéquation entre la production et la capacité de distribution.
Le troisième trimestre 2024 a confirmé ces défis, avec une baisse de 1,2% de la production des boissons alcoolisées, notamment de la bière. Toutefois, sur l’ensemble des neuf premiers mois de l’année, le secteur reste globalement en progression avec une hausse cumulative de 3,6%.
Le PNDT propose plusieurs solutions pour pallier ces difficultés. Des investissements dans les infrastructures de stockage et de distribution sont prévus afin d’améliorer l’approvisionnement et d’optimiser la logistique. De plus, des incitations fiscales visent à encourager la diversification des produits, notamment le développement de boissons sans alcool et à faible teneur en sucre, en phase avec les nouvelles tendances de consommation.
Cependant, pour que ces réformes produisent leurs effets, le climat des affaires devra être plus propice aux investissements. L’instabilité réglementaire, les coûts élevés des facteurs de production et la complexité des procédures administratives dissuadent certains opérateurs économiques d’élargir leurs activités ou d’investir dans de nouveaux segments. Sans une amélioration significative de ces conditions, les investissements annoncés pourraient se heurter à des obstacles opérationnels qui ralentiraient leur mise en œuvre.
Le secteur des boissons reste certes un moteur de croissance, mais ses performances restent sensibles aux aléas logistiques et à la qualité du climat des affaires. Si les projets du PNDT sont bien exécutés, ils pourraient renforcer la résilience du secteur et créer des emplois, notamment dans la distribution et le marketing. Toutefois, leur succès dépendra largement de la capacité du gouvernement à instaurer un environnement économique plus attractif et plus stable pour les investisseurs.