spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

CEMAC : la BEAC réajuste sa politique monétaire 

le coup de coeur

Le 24 mars 2025, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a créé la surprise en abaissant son taux directeur de 50 points de base, le portant ainsi à 4,5 %. Cette décision, prise lors de la première réunion annuelle du Comité de politique monétaire (CPM), dénote un changement stratégique majeur, qui intervient alors que les pressions inflationnistes continuent de peser sur les économies de la sous-région.

En effet, en décembre 2024, lors de sa dernière réunion, la BEAC avait exprimé des préoccupations quant à la persistance des pressions sur les coûts et avait prévenu que l’inflation pourrait dépasser les seuils prévus en 2025. Cependant, le rapport publié par le CPM à cette époque manquait de détails concrets sur la dynamique inflationniste. Contrairement à ces perspectives, la décision de la BEAC de réduire ses taux directeurs semble étonnamment liée à un souci de rapprocher sa politique monétaire de celle de la Banque centrale européenne (BCE).

Et pour cause, la BEAC avait maintenu ses taux à 5% durant toute l’année 2024, tandis que la BCE avait amorcé un cycle de baisse des taux dès juin 2024. Cette divergence a créé un écart de 185 points de base entre les deux banques centrales, un écart que la BEAC semble maintenant vouloir combler. Un rapprochement qui vise donc à stabiliser la monnaie et à soutenir une dynamique économique régionale qui se trouve confrontée à plusieurs défis structurels, dont l’inflation persistante, les fluctuations des prix des matières premières et les coûts logistiques élevés.

Les experts, notamment ceux d’Oxford Economics Africa, affirment que cette réduction des taux d’intérêt a pour objectif de renforcer la compétitivité de la zone CEMAC en réduisant l’écart avec les taux de la zone euro. Toutefois, ce réajustement intervient dans un contexte où l’inflation demeure un facteur de pression, notamment en raison de la hausse des prix des produits alimentaires, du transport et des carburants. Les analystes prévoient que l’inflation dans plusieurs pays de la CEMAC, tels que le Cameroun, le Tchad et la République du Congo, pourrait dépasser le seuil des 3% fixé par la BEAC pour 2025. 

Concernant l’activité économique, la BEAC reste optimiste et prévoit une croissance de 2,9 % en 2025, en légère hausse par rapport à 2,6 % en 2024. Cette croissance devrait être tirée principalement par les secteurs non pétroliers, qui, selon la banque, continueront à être les moteurs de l’économie régionale. Cependant, la BEAC reste prudente face aux tensions inflationnistes et aux risques géopolitiques mondiaux qui pourraient influencer la stabilité économique de la région.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles