L’Afrique est l’un des continents les plus riches en ressources naturelles, mais comme on le sait, paradoxalement, il est aussi l’un des moins industrialisés. Actuellement, le continent ne représente que 3 % du commerce mondial, malgré ses abondantes ressources minières, agricoles et énergétiques. Cette situation s’explique en grande partie par l’absence de chaînes de valeur régionales efficaces, empêchant les pays africains de transformer leurs matières premières localement et d’en tirer des bénéfices économiques majeurs.
Lors du huitième Forum des entreprises africaines, Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a lancé un appel fort : « L’Afrique est riche en ressources, mais notre participation aux chaînes de valeur mondiales reste sous-développée. Il est temps de changer cela ! » Selon lui, et à raison, l’un des plus grands défis de l’Afrique est qu’elle exporte ses matières premières à bas prix et importe ensuite des produits finis beaucoup plus chers, entraînant un déficit commercial considérable.
Un élément clé mis en avant lors du forum est le rôle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Entrée en vigueur en 2021, elle vise à augmenter le commerce intra-africain de 15 % d’ici 2030 en réduisant les barrières tarifaires et réglementaires. Cependant, pour qu’elle ait un réel impact, il faut investir massivement dans la transformation locale. Aujourd’hui, environ 85 % des exportations africaines sont encore constituées de matières premières non transformées.
Les participants ont par ailleurs insisté sur le fait que le continent a besoin d’une volonté politique forte et d’une mobilisation du secteur privé pour structurer des chaînes de valeur solides. Sans cela, le continent continuera à dépendre des marchés étrangers et à voir sa croissance freinée. Pour les experts présents au forum, la solution passe donc par une industrialisation massive, soutenue par des investissements en infrastructures et en formation professionnelle.