Le Centre national des œuvres universitaires (CNOU) traverse une zone de turbulence. Dans la nuit du 15 au 16 novembre, les locaux de l’institution ont été ciblés par un cambriolage aussi étrange que symbolique. À première vue, rien ne manque d’un point de vue matériel. Pourtant, l’intrusion frappe en plein cœur : les bureaux visés ne sont pas anodins, et le contexte, explosif, laisse penser à un acte destiné à perturber un chantier de réformes profondes.
Deux jours avant les faits, la nouvelle Directrice générale, Zora Kassa épouse Nzigou, avait réuni ses équipes pour exposer de graves dysfonctionnements. Fuite de fonds, irrégularités de recrutement, organigramme non conforme, failles structurelles… Pour marquer le début de son mandat, elle avait annoncé un audit général, ciblant notamment la Direction des Ressources Humaines et la Direction des Affaires Financières. Un message sans ambiguïté: l’heure de la transparence avait sonné.
Or, ce sont précisément ces deux directions qui ont été fouillées lors du cambriolage. Selon plusieurs sources proches du dossier, les intrus n’ont emporté ni ordinateurs, ni équipements de valeur, mais des documents sensibles liés aux audits en cours. Un choix qui ne doit rien au hasard. Dans les cercles estudiantins comme chez les observateurs du secteur, l’hypothèse d’un sabotage pour freiner la restructuration circule désormais ouvertement.
Plus troublant encore, le cambrioleur a laissé derrière lui un acte d’incivisme volontairement humiliant, transformant la scène en message. L’absence de vol matériel, l’absence probable de dispositif de vidéosurveillance, et ce comportement provocateur composent un tableau inquiétant. Ce cambriolage ressemble moins à un délit qu’à un avertissement, lancé au moment même où la direction entend mettre fin à des pratiques opaques.
Face à cette situation à la fois grave et révélatrice, Zora Kassa a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire afin d’éclaircir les circonstances et les motivations de cette intrusion. Pour la nouvelle direction du CNOU, l’incident ne fait que renforcer la détermination à poursuivre un travail de réorganisation jugé essentiel pour garantir l’intégrité d’une institution clé pour des milliers d’étudiants gabonais.
