À l’aube de la nouvelle année, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est illustré comme un chef d’État déterminé à insuffler rigueur et discipline dans la gestion des entreprises publiques au Gabon. Les décisions prises lors du dernier Conseil des ministres du 19 décembre dernier révèlent autant sa capacité à surprendre que son intransigeance face aux manquements administratifs, marquant ainsi une véritable « valse des DG » au sein des grandes sociétés étatiques.
Après une pause de trois mois sans Conseil des ministres, cet événement s’est avéré crucial pour la présidence d’Oligui Nguema. En s’adressant directement aux acteurs de l’administration, il envoie un message retentissant aux prévaricateurs et dilettantes : l’ère de la tolérance est révolue, ouvrant la voie à un avenir de responsabilité renforcée.
Changements à la tête des géants publics
Le Conseil des ministres du 19 décembre dernier a déclenché une série de remplacements inattendus, à commencer par le départ de Jean Lievin Idoundou Manfoumbi de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), un changement imprévu étant donné son court mandat. La surprise a été tout aussi vive avec la nomination de Steeve Saurel Legnongo, ex-liquidateur de la BGD, signalant une approche audacieuse dans la réorganisation de l’entreprise.
En parallèle, l’exclusion d’Anatole Kabounou Onkoni de l’Agasa en raison du scandale de Foberd-Gabon et l’invitation de Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou à prendre la relève, marquent une dynamique nouvelle où la responsabilité prime sur tout. Ces ajustements visent clairement à instaurer une gestion plus transparente et imputable de ces entités cruciales.
Restructuration stratégique et nouveaux défis
D’autres nominations notables incluent le remplacement de Stéphane Mbadinga Ditengou au Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) par Persis Essono Ondo, ainsi que divers ajustements dans des entreprises comme la Seteg, Gab’Oil, et Trans’Urb. Chaque décision semble être calculée pour non seulement sanctionner les écarts passés, mais aussi préparer ces institutions à une nouvelle phase de gouvernance responsable.
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L’éviction de figures comme Jean-Éric Raynard Ndama et François Owono Messie, sur fond de controverses et de gestion contestée, renforce l’idée qu’Oligui Nguema ne laissera passer aucune faille administrative sans intervention. Une nouvelle ère s’annonce peut-être avec des responsables fermement ouverts à prouver leur valeur et leur capacité à répondre aux besoins accrus de performance et de transparence.
Un pari sur l’avenir de l’administration publique
Si ces nominations illustrent la volonté du gouvernement de restaurer des règles de gouvernance strictes, la véritable question reste de savoir si ces changements garantiront les résultats escomptés. Les nominés devront rapidement faire preuve de compétence et démontrer leur capacité à redresser les situations héritées, tout en s’alignant sur les nouvelles directives présidentielles.
Le renouvellement à la tête de ces institutions traduit une approche proactive pour affronter les défis à venir. Reste à savoir si l’impulsion donnée par Brice Clotaire Oligui Nguema suffira à transformer durablement le paysage administratif et économique du pays. Les mois à venir indiqueront si ces actions se traduiront en un véritable renouveau ou s’il s’agit simplement d’un remaniement en surface sans conséquences durables.