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Dépenses publiques en éducation : le Gabon très mauvais élève en Afrique

le coup de coeur

Les problèmes de l’Education nationale sont connus des Gabonais. Entre le manque d’infrastructures, la baisse de la qualité de l’enseignement, les conditions d’apprentissage exécrables dans plusieurs régions du pays… le Gabon est à la traîne en matière d’investissements dans le secteur. Selon un récent article de l’hebdomadaire « Jeune Afrique« , le Gabon se classe parmi les nations africaines investissant le moins dans l’éducation, avec seulement 2,2% de son Produit intérieur brut (PIB) alloué à ce secteur. Cette situation alarmante soulève des préoccupations quant à l’avenir des jeunes gabonais et au développement économique du pays.

Les craintes du FMI

L’article, qui se fonde sur des données du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance), souligne que le Gabon est à la traîne pour atteindre les objectifs de développement durable visant une scolarisation primaire et secondaire universelle d’ici 2030. « De récentes analyses du FMI montrent que pour atteindre, d’ici à 2030, l’objectif de développement durable de scolarisation primaire et secondaire universelle, il pourrait être nécessaire de doubler la part dans le PIB des dépenses d’éducation, financées sur fonds publics et privés. Sans une attention urgente, I’énorme manque de financements pour l’éducation sera catastrophique pour une génération d’étudiants et pour la croissance économique et la stabilité futures de la région”, avertit Jeune Afrique. Sur 29 pays classés, le Gabon est 26ème, derrière la Mauritanie, le Tchad et le Cameroun, mais très loin derrière la RD Congo, le Mali et le Niger.

Le classement des dépenses publiques en éducation en part de PIB en Afrique. © Jeune Afrique

Malgré une augmentation significative du budget national de 331,4 milliards de fcfa, portant le total à 4 493,4 milliards fcfa en 2024, l’éducation nationale reste négligée. Le département de l’éducation a reçu un maigre investissement de 11,34 milliards de fcfa, illustrant un manque de priorité politique. Cette allégation de « parent pauvre » des budgets nationaux est difficilement démentie face à ces chiffres.

En comparaison, le Sénégal, bien moins riche en ressources naturelles que le Gabon, a augmenté son budget éducatif de 177% depuis 2012 pour atteindre 909 milliards fcfa en 2023. Cette démarche proactive souligne qu’une volonté politique déterminée peut surmonter les contraintes économiques pour promouvoir l’éducation.

Des solutions pour éviter une crise générationnelle

Face à ce constat, plusieurs pistes sont explorables pour transformer cette situation critique en opportunité de réforme. Un expert des questions éducatives et sociales estime que cinq pistes sont potentiellement à envisager si le gouvernement veut faire de l’éducation nationale une priorité.

Repriorisation budgétaire

Le gouvernement gabonais doit impérativement réévaluer les affectations budgétaires et envisager de réduire certaines dépenses non essentielles pour libérer des ressources substantielles en faveur du secteur éducatif. Un tel rééquilibrage financier pourrait instaurer une dynamique positive permettant de surmonter le déficit actuel des investissements. En parallèle, la création de partenariats stratégiques avec le secteur privé, ainsi que des organisations non gouvernementales, pourrait faciliter l’injection de capitaux et d’équipements indispensables. Ces partenariats pourraient également encourager l’innovation pédagogique et l’adoption de nouvelles technologies éducatives, cruciales pour moderniser l’approche de l’enseignement au Gabon.

Gestion efficace des fonds et partenariats public-privé

Ensuite, une gestion transparente et efficace des fonds doit être instaurée pour garantir que les ressources destinées à l’éducation soient utilisées de manière optimale. Le manque de transparence dans l’affectation des dépenses publiques souvent constaté pourrait être remédié par la mise en place de mécanismes de contrôle rigoureux et participatifs, impliquant notamment la société civile. Par ailleurs, il est crucial d’améliorer les conditions de travail et la formation des enseignants pour attirer et retenir de nouveaux talents dans le secteur, tout en rehaussant la qualité de l’enseignement dispensé. En s’associant avec des entreprises et des ONG, le Gabon pourrait mobiliser des ressources supplémentaires, tant financières que matérielles, pour moderniser son système éducatif. Ceci à travers des partenariats publics-privés (PPP).

Investissements dans l’infrastructure

Enfin, investir dans l’infrastructure scolaire, en particulier dans les zones rurales, reste une priorité pour garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants gabonais. Car la construction et la réhabilitation des infrastructures scolaires doivent être une priorité pour assurer l’accès à l’éducation pour tous, tel que garanti par la Constitution du pays.

En agissant rapidement et de manière déterminée, le Gabon a l’opportunité non seulement de sauver une génération d’élèves et d’étudiants, mais aussi de bâtir une économie plus robuste et résiliente à moyen et long terme. Cela, en évitant une crise générationnelle et en construisant un système éducatif qui prépare véritablement les jeunes à relever les défis de demain. Ce défi, bien que complexe, est loin d’être insurmontable avec des réformes audacieuses et une volonté politique forte.

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