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Dépenses publiques : un investissement massif en 2024, mais sous contrainte

le coup de coeur

Les dépenses publiques de 2024 ont connu une progression spectaculaire, atteignant 3364,7 milliards de fcfa. L’augmentation des investissements, en particulier, est impressionnante, près de 100% de hausse en un an. Mais cette performance budgétaire ne prend son sens que si elle se traduit par une amélioration visible des infrastructures et des services publics. Dans le cas contraire, elle risque d’apparaître comme un simple gonflement comptable. L’impact concret sur la population sera l’ultime critère d’évaluation.

Le poids des dépenses de fonctionnement, représentant plus de la moitié des dépenses totales, continue de limiter la marge de manœuvre. La masse salariale, les subventions pétrolières et les transferts absorbent des montants considérables. Le contraste entre l’explosion des investissements et la persistance de ces rigidités met en lumière la fragilité de l’équilibre budgétaire. Il devient difficile de financer la modernisation sans réformer en profondeur ces charges récurrentes.

Le financement des investissements par ressources propres est présenté comme une réussite. Mais cette approche repose largement sur une mobilisation accrue des recettes pétrolières et fiscales. La question de la soutenabilité se pose : en cas de choc externe, l’État aura-t-il les moyens de maintenir ce niveau d’effort sans recourir massivement à l’endettement ? L’expérience passée montre que le pays a souvent interrompu ses projets faute de liquidités stables.

La baisse des dépenses en biens et services (-4,2 %) est un signal encourageant, mais insuffisant. Les économies réalisées sur ces postes ne compensent pas la hausse des transferts et des salaires. La structure globale du budget reste déséquilibrée, avec un fonctionnement trop lourd pour une économie qui cherche encore son modèle de croissance. Le risque est de créer un déséquilibre permanent entre charges fixes et dépenses productives.

À terme, la réussite de cette politique dépendra moins du volume des dépenses que de leur efficacité. Si les milliards investis se traduisent par des infrastructures achevées et des services publics modernisés, l’effort sera justifié. Dans le cas contraire, l’histoire retiendra surtout une hausse massive des dépenses sans véritable transformation. Le Gabon se retrouverait alors face au paradoxe d’un pays qui dépense beaucoup, mais progresse peu.

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