L’un des principaux défis du marché de l’emploi au Gabon est l’inadéquation entre la formation et les besoins réels des entreprises. De nombreux jeunes diplômés peinent à s’insérer professionnellement, faute de compétences adaptées aux attentes du secteur privé. Cette problématique est au cœur des Assises nationales de l’emploi qui se tiennent actuellement à Libreville du 11 au 14 mars 2025, où les acteurs socio-économiques ont plaidé pour une refonte du système éducatif en faveur d’une meilleure adéquation avec le marché du travail.
Les experts réunis lors de ces assises ont mis en avant l’urgence de réorienter les cursus académiques vers des filières porteuses, notamment dans le numérique, l’agriculture et les énergies renouvelables. L’un des points marquants des discussions a été la suggestion de fermer temporairement certaines facultés formant aux « métiers sans débouchés » et de renforcer les filières techniques et professionnelles. Cette proposition vise à éviter l’accumulation de diplômés sans perspectives d’emploi et à encourager la formation aux métiers en demande.

Rapprochement entre les entreprises et les écoles
Un autre levier essentiel est le rapprochement entre les entreprises et les établissements de formation. Le gouvernement entend promouvoir l’apprentissage et les stages en entreprise pour permettre aux étudiants d’acquérir des compétences pratiques avant d’entrer sur le marché du travail. Cette approche faciliterait la transition vers l’emploi en réduisant l’écart entre la théorie enseignée et la réalité des entreprises.

L’implication du secteur privé est également primordiale. Les entreprises, représentées lors des assises, ont exprimé leur volonté de participer activement à la formation des jeunes en proposant des programmes d’alternance et en investissant dans le développement des compétences. Une telle collaboration pourrait dynamiser l’employabilité et améliorer l’intégration des jeunes sur le marché du travail.
Cependant, la réussite de ces réformes dépendra de leur mise en application effective. L’alignement entre la formation et l’emploi doit être une priorité stratégique pour éviter que les Assises nationales de l’emploi ne restent qu’un simple exercice de réflexion. Le Gabon ne pourra lutter efficacement contre le chômage que si ces engagements se traduisent par des actions concrètes et durables.