Pour concrétiser son Plan stratégique d’investissement dans l’énergie, le gouvernement gabonais a clairement fait le choix de s’appuyer sur les partenariats public-privé (PPP). Avec un besoin de financement évalué à plus de 3000 milliards de fcfa sur trois ans, le pays doit impérativement mobiliser des ressources extérieures pour compléter l’effort public. Le secteur énergétique gabonais, confronté à des déficits chroniques, ne pourra être redressé sans l’apport technique et financier des acteurs privés.
La rencontre du 23 avril, tenue sous la présidence du ministre de l’Énergie, Dr Séraphin Akure-Davain, a réuni les principaux opérateurs nationaux ainsi que des partenaires au développement. Tous ont convenu de la nécessité de renforcer les synergies entre l’État, les entreprises locales et les bailleurs de fonds internationaux. La stratégie vise à structurer la demande et à planifier les projets en fonction des standards internationaux de performance et de rentabilité.
Le rôle prépondérant de Gabon Power Company
Gabon Power Company (GPC) joue un rôle central dans ce dispositif. Son directeur général, Philippe Junior Ossoucah, a rappelé l’efficacité du modèle PPP dans les pays qui ont su capter les investissements privés dans le secteur énergétique. Selon lui, le Gabon dispose d’un vivier de projets bancables, mais nécessite des montages financiers solides et des garanties de bonne gouvernance pour rassurer les investisseurs.
La SEEG, par la voix de ses dirigeants, a souligné la nécessité de rigueur dans la mise en œuvre des projets. Steeve Saurel Legnongo a insisté sur l’importance de la transparence dans l’exécution, tandis qu’Aristide Ngari a alerté contre les retards et les glissements de délais qui minent la crédibilité des engagements pris. Pour eux, seule une coordination étroite entre les partenaires permettra de passer de la parole aux actes.
Avec des projets comme celui de Kinguélé Aval déjà en cours, le Gabon peut démontrer sa capacité à absorber les investissements et à livrer des infrastructures critiques. Le pari des PPP pourrait ainsi marquer un tournant dans la politique énergétique du pays. Encore faut-il que les intentions se traduisent rapidement en conventions signées, en chantiers lancés et en électrification effective des territoires aujourd’hui en souffrance.