En moins de deux mois, Mangasport, tout juste sacré champion du Gabon, a vu partir trois de ses joueurs majeurs : Cruz Ndong Biteghe, Junior Bekale et Mick Omfia. Direction : la Guinée. Ces départs successifs, tous vers des clubs de Ligue 1 Pro guinéenne, notamment Hafia FC, marquent un tournant inquiétant pour le football national. Trois départs qui imposent une tendance.

Des inquiétudes autour des clubs gabonais

Le premier à faire ses valises fut Cruz Ndong Biteghe, solide milieu de terrain, réputé pour son sens du placement et son impact physique. Il a été rapidement suivi par Junior Bekale, attaquant vif et imprévisible, capable de déséquilibrer n’importe quelle défense. Enfin, le coup de grâce est survenu avec l’annonce du transfert de Mick Omfia, pilier défensif, au Hafia FC de Conakry pour une durée de deux ans.

Cette série de départs concentre les inquiétudes autour de la capacité des clubs gabonais à retenir leurs meilleurs éléments, même lorsqu’ils sortent d’une saison couronnée de succès. La perte est d’autant plus douloureuse que ces trois joueurs formaient le socle tactique de Mangasport : Ndong Biteghe contrôlait l’entrejeu avec assurance, Bekale portait le danger devant, et Omfia sécurisait l’axe défensif avec autorité.

Un problème structurel dans le football gabonais

Leur départ fragilise la reconstruction d’un effectif stable. Plus encore, il met en lumière un problème structurel dans le football gabonais. Il souligne l’incapacité à construire des cycles sportifs durables. Si les montants des transferts n’ont pas été dévoilés, des sources proches des clubs évoquent des primes de signature comprises entre 15 et 30 millions de fcfa, assorties de salaires mensuels supérieurs à ceux proposés au Gabon, et surtout payés régulièrement.

Les limites du National Foot 1

Face à cette réalité, les clubs nationaux peinent à rivaliser. Les départs ne sont pas toujours motivés par la recherche d’un meilleur niveau sportif, mais plutôt par la stabilité administrative, l’exposition régionale et la régularité des rémunérations. En perdant coup sur coup trois de ses meilleurs talents, Mangasport expose les limites du National Foot 1, qui souffre d’un manque de visibilité, de sponsoring, et de compétitions régionales sérieuses. Ces départs pourraient amorcer une cascade de transferts si les clubs gabonais ne renforcent pas rapidement leurs modèles économiques et sportifs.