Le Fonds monétaire international (FMI) tire la sonnette d’alarme : les subventions versées par l’État gabonais à ses entreprises publiques atteignent désormais 3% du PIB, soit environ 300 milliards de fcfa par an. Ce montant a été multiplié par quatre depuis 2018, traduisant la fragilité financière chronique du secteur parapublic. Dans un contexte de forte contrainte budgétaire, cette dépense absorbe une part croissante des ressources domestiques et réduit les marges pour l’investissement productif.
Énergie, transports, télécoms : les principales sociétés publiques accumulent les pertes et dépendent massivement du soutien budgétaire pour survivre. Ces aides, censées stabiliser les services essentiels, pèsent lourdement sur la trésorerie de l’État. Le FMI estime que près de la moitié de ces subventions sont destinées à combler des déficits d’exploitation récurrents. À la SEEG, à la SOGARA et dans certaines régies de transport, la mauvaise gestion et les retards de facturation aggravent les besoins de trésorerie.
Le rapport constate que plusieurs entités sont structurellement déficitaires. L’absence d’audits réguliers, le manque de gouvernance claire et les interférences politiques minent la rentabilité du secteur. En 2025, la plupart des entreprises publiques ne publient toujours pas de comptes certifiés, rendant impossible toute évaluation réelle de leur situation financière. Le FMI souligne aussi que la transparence sur les flux financiers entre l’État et ces entités reste insuffisante, ce qui nuit à la lisibilité des comptes nationaux.
L’institution recommande d’imposer des audits financiers indépendants et de conditionner toute aide publique à des plans de redressement détaillés. Elle appelle à renforcer les conseils d’administration, à limiter les avances du Trésor et à instaurer une obligation de publication annuelle des résultats. Le FMI juge que la réforme du secteur parapublic est une condition clé pour restaurer la crédibilité budgétaire du Gabon. Reste à savoir quelle sera la posture du gouvernement.