Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, 41% des entreprises gabonaises déclarent que l’accès au financement est leur principal obstacle. Cette situation touche principalement les PME, représentant 80% du tissu économique hors pétrole. Une entreprise sur deux ne peut ni investir, ni moderniser ses équipements, ni embaucher.
Le marché financier gabonais reste sous-développé : le crédit privé représente moins de 15% du PIB, contre 25 à 30% en moyenne en Afrique centrale. Le financement alternatif, comme les fonds d’investissement ou le crédit-bail, est quasi inexistant. Les banques concentrent leurs prêts sur l’État et quelques grands groupes pétroliers et miniers.
Cette situation bloque la diversification économique. Par exemple, seuls 10% des projets agro-industriels réussissent à mobiliser un financement suffisant pour démarrer. Les secteurs exportateurs et industriels restent dépendants de fonds étrangers ou des programmes publics ponctuels, ce qui limite la compétitivité et la valeur ajoutée locale.
La faiblesse des financements privés alimente également la dépendance aux importations. Les PME ne peuvent produire à grande échelle ni moderniser leur logistique. Résultat : le pays importe 70% à 85% de ses biens de consommation, et les hausses des prix internationaux se répercutent directement sur l’économie locale.
Le manque de crédit structurel limite l’innovation : les entreprises ne peuvent pas intégrer de nouvelles technologies ni optimiser leurs procédés. Selon le rapport, seulement 12% des PME utilisent des outils numériques avancés, contre plus de 40% en Afrique de l’Ouest.
Des mesures de facilitation du crédit et de nouveaux instruments financiers sont évoquées pour soutenir les PME et d’autres comme ceux soutenus par la BCEG sont déjà mis en œuvre. Mais ces réformes pourront-elles réellement débloquer l’accès au financement pour près de la moitié des entreprises ? Le système bancaire, longtemps concentré sur l’État et les grands groupes, saura-t-il s’ouvrir aux petites structures ? Le Gabon peut-il créer un marché de financement viable pour enclencher enfin la diversification ?








