Entre 70% et 85% des biens de consommation gabonais sont importés chaque année. Cette dépendance rend le pays extrêmement vulnérable aux variations internationales des prix, notamment pour le blé, le riz et le carburant. L’inflation importée atteint en moyenne 4% par an, impactant directement le coût de la vie.
Depuis 2016, la consommation des ménages recule de 2 à 3% par an, en raison de la hausse des prix et de la stagnation des revenus. Les ménages consacrent désormais plus de 50% de leurs revenus à l’alimentation et à l’énergie. La production locale reste insuffisante : l’agriculture ne couvre que 15% des besoins alimentaires et l’industrie agroalimentaire ne représente que 3% du PIB hors pétrole. Les subventions publiques et le contrôle des prix, représentant 120 milliards de fcfa par an, ont un effet limité sur les ménages.
L’exportation de produits locaux reste marginale, et la transformation industrielle peine à se développer faute de financements et d’infrastructures adaptées. La dépendance aux importations crée une vulnérabilité structurelle : toute hausse des prix internationaux se répercute instantanément dans les magasins gabonais.
Des initiatives de soutien à l’agriculture locale et de transformation nationale sont à l’étude. La création de la centrale d’achat est un autre pas en avant. Mais pourront-elles réellement réduire la dépendance aux importations ? La production locale pourra-t-elle atteindre une taille critique pour influencer les prix internes ? Et combien de temps faudra-t-il avant que ces mesures se traduisent par une sécurité économique tangible pour les ménages ?








