En 2026, le budget de fonctionnement atteindra 3.569 milliards de fcfa. Ce chiffre, déjà vertigineux sur le papier, devient encore plus parlant quand on le ramène au temps. Sur une année, cela représente 9,8 milliards par jour, soit environ 114.000 fcfa par seconde. Autrement dit, chaque seconde qui passe coûtera plus qu’un salaire minimum mensuel au Gabon. Cette comparaison montre l’absurdité du rythme de dépenses de l’État.
Un train de vie dispendieux
Ce rythme de dépenses illustre la dérive d’un État qui consacre l’essentiel de ses recettes à s’entretenir lui-même. Entre salaires (960 milliards de fcfa ), service de la dette (1676,7 milliards) et charges diverses, la machine administrative consomme tout, ne laissant que des miettes pour l’investissement productif. C’est une équation intenable, où l’État dépense en permanence pour son propre train de vie.
On comprend alors pourquoi le besoin de financement explose. Quand l’État dépense 114.000 fcfa chaque seconde pour son fonctionnement, il n’a pas de marge pour investir dans les infrastructures, l’éducation ou la santé. Chaque franc manquant est comblé par l’endettement, qui gonfle inexorablement. Plus l’État dépense pour lui-même, plus il s’endette pour ses projets.
Des dépenses de fonctionnement massives
Cette fuite en avant interroge : à quoi sert d’annoncer un budget base zéro si les dépenses de fonctionnement restent si massives ? Dans un contexte de pauvreté croissante et de chômage élevé, la priorité devrait être la rationalisation. Or, rien dans le projet 2026 ne montre une volonté réelle de réduire ce rythme infernal. L’administration devient une machine insatiable.
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Au lieu de construire une économie productive, le Gabon entretient un appareil bureaucratique obèse qui dévore ses propres ressources. À ce rythme, la croissance annoncée à 8% ne servira qu’à nourrir la machine administrative, pas à transformer le quotidien des citoyens. L’État gabonais ressemble de plus en plus à une entreprise qui dépense toute sa trésorerie en salaires et loyers sans jamais investir dans l’avenir.
ENCADRÉ : l’État dépensera l’équivalent d’un salaire minimum par seconde en 2026
3.569 milliards de fcfa de budget de fonctionnement en 2026, c’est 9,8 milliards par jour, 409 millions par heure, et 114.000 fcfa chaque seconde. En comparaison, le SMIG au Gabon est fixé à 150.000 fcfa par mois. Cela signifie qu’en une seconde, l’État dépense presque l’équivalent d’un salaire minimum mensuel. Pendant que les finances publiques tournent à plein régime pour l’administration, les Gabonais eux, continuent d’attendre des services de base dignes de ce nom.
