En 2024, le secteur des télécommunications au Gabon a généré 279 milliards de fcfa de chiffre d’affaires, selon la Direction générale de l’économie. Deux opérateurs, Airtel Gabon et Moov Africa Gabon Telecom, contrôlent 100% du marché mobile et 100% du mobile money, dont le volume des transactions a progressé de 18% sur un an.
Ce duopole, hérité de la libéralisation du secteur, a permis des avancées technologiques notables : extension de la 4G, paiement dématérialisé, services bancaires mobiles. Mais il limite la concurrence réelle et maintient les prix de la data parmi les plus élevés de la CEMAC. En 2024, un giga coûtait encore en moyenne fcfa, contre 700 fcfa au Cameroun. Avec la nouvelle taxe à 5%, ce montant devrait augmenter en 2026.
L’enjeu pour les années à venir sera de renforcer la régulation et de stimuler l’entrée de nouveaux acteurs, notamment dans la fibre optique et les services numériques. Car au-delà de la rentabilité des opérateurs, le numérique représente déjà plus de 7% du PIB gabonais, et sa croissance pourrait doubler si le marché s’ouvrait davantage à l’innovation locale.
Par ailleurs, selon le rapport de l’Agence nationale des postes et télécommunications, le nombre d’abonnements mobiles a atteint 3,2 millions en 2024, soit une pénétration de 92% de la population urbaine. Les services financiers numériques ont enregistré un volume de transactions de 620 milliards de fcfa, plaçant le Gabon parmi les leaders régionaux de la bancarisation mobile.
Cette concentration offre une base solide pour développer l’économie digitale, mais la question de la régulation et de l’accès équitable à la fibre reste centrale pour éviter l’exclusion technologique. Quoi qu’il en soit avec un budget en hausse de 50 milliards en 2026, le ministère de l’Economie numérique qui tente progressivement d’imposer le digital dans l’administration, devrait avoir les coudées franches pour transformer l’essai.








