Chaque appel, chaque forfait, chaque gigaoctet aura désormais un prix fiscal. Le Projet de Loi de Finances 2026 introduit une taxe d’accise de 5% sur les services de téléphonie mobile. La mesure vise à élargir l’assiette fiscale d’un secteur devenu incontournable dans la vie quotidienne et particulièrement lucratif pour les opérateurs.

Le marché de la téléphonie a généré près de 250 milliards de fcfa de chiffre d’affaires en 2025. En appliquant cette taxe, le gouvernement table sur 12 à 15 milliards de fcfa de recettes nouvelles dès 2026. Le prélèvement sera effectué directement auprès des opérateurs via la plateforme e-Tax de la DGI, pour un recouvrement automatisé et sans contact humain.

Pour l’exécutif, cette taxe est une question d’équité. “Le numérique ne peut pas être un secteur hors impôt”, résume une source au ministère des Finances. Mais sur le terrain, la mesure inquiète. Les associations de consommateurs redoutent une hausse moyenne de 3 à 5% sur les tarifs téléphoniques. Les opérateurs, eux, dénoncent déjà une fiscalité trop lourde sur les télécoms.

Le gouvernement campe sur sa position. La téléphonie est aujourd’hui un levier fiscal stratégique, au même titre que les hydrocarbures ou la TVA. En taxant la communication, l’État veut capter une partie de la richesse numérique pour financer ses priorités budgétaires. Et pour les usagers, chaque minute d’appel deviendra aussi une contribution de plus au budget national.

Quand on sait que la facture d’électricité devrait augmenter eu égard à la nouvelle contribution de 9% du montant hors taxe annoncé sur les factures d’électricité. Que la fin des subventions aux produits pétroliers devrait également entraîner son lot de soubresauts pour les ménages les plus vulnérables. Que dans le même temps, le train de vie dispendieux de l’État devrait continuer de d’alourdir. On se demande si les pauvres ne vont pas payer pour les riches.