La Coalition des mouvements de lutte contre le chômage au Gabon (MNCG et Affiliés) organise une grande mobilisation ce samedi 19 octobre 2024 à l’université Omar Bongo. Selon le communiqué reçu par notre rédaction, les organisateurs de la manifestation entendent faire des déclarations qui s’annoncent cruciales et décisives pour la jeunesse gabonaise.
Créée le 5 février 2024, la Coalition des mouvements de lutte contre le chômage au Gabon a pour objectif de favoriser l’accès à l’emploi des jeunes actifs, mais désœuvrés. En effet, il s’agit pour elle de se constituer en une force de proposition dans les politiques en matière d’emploi proposé par le gouvernement. Sa création a permis ainsi aux autorités publiques de comprendre l’ampleur de la situation. C’est dans cette optique qu’ils ont été reçus à plusieurs reprises par les membres du gouvernement et la présidence de la République. Entre autres la ministre de la Fonction publique, Louise Boukandou, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima et le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema avec qui ils avaient longuement échangé.
Mouvements des chômeurs : quelles avancées ?
De même, compte tenu de l’urgence de trouver quelques pistes de solutions, les organisateurs de la prochaine assemblée générale qui se tiendra ce 19 octobre dans les locaux de l’université Omar Bongo, reviendront sur les étapes qui ont suivis la création du mouvement en soulignant les avancées positives enregistrée au cours de leurs actions menées sur le terrain comme nous le confie Chancia Biye, un des leaders du mouvement : «Nous disons que le verre peut être perçu à moitié plein ou vide, […] l’octroi de 1500 postes budgétaires répartis dans deux secteurs, dont la santé et l’éducation, 2000 emplois dans les stations services, l’ouverture de 50 épiceries sur le territoire national, la validation du projet de création de société d’espaces vert. Et au moment où nous échangeons, le processus de recrutement direct est en cours à la santé et à l’éducation», s’enthousiasme-t-elle.
C’est tout de même un petit pas vers l’emploi des jeunes, car selon les récentes données de la Banque mondiale, le chômage touche 40% de la jeunesse gabonaise. Cette réalité a été amplifiée par le décret N°390 d’août 2018 qui avait entraîné le gel des recrutements au sein des principales administrations du pays. Cependant, le coup d’Etat intervenu le 30 août 2023, a marqué un tournant majeur dans la structuration de cette lutte et il l’a même étendu : «le MNCG et AFFILIÉS compte à ce jour plus de 12.000 membres sur toute l’étendue du territoire national», souligne cette même source.
Le défi de la structuration
La Coalition des mouvements de lutte contre le chômage et Affiliés se donnent pour objectif d’accélérer la cadence de l’employabilité des jeunes. L’accompagnement et les orientations données par les plus hautes autorités permet de garantir du point de vue des leaders, des pistes de solutions durables en même temps qu’il aide à la création des mécanismes pour juguler la problématique qui dure depuis 6 ans : celle du chômage.
Dans cette lutte les leaders entendent déployer de nombreuses stratégies pour convaincre le CTRI qu’ils sont capables de proposer, orienter et aider le gouvernement à mettre en place des politiques utilitaristes allant dans ce sens. Il n’y a point de doute sur cet aspect de la convergence des luttes. Toutes les organisations affiliées à cette coalition sont formelles, nous rappelle Chancia Biye : « Grâce à notre lutte et l’oreille attentive du président, ce que nous souhaitons c’est que ce processus aille jusqu’à terme dans les bonnes conditions et les délais les meilleurs pour apporter de la joie dans les familles gabonaises et la dignité à plus d’un», s’explique-t-elle.
Pour elle, la lutte contre le chômage répond à une exigence, un devoir pour une jeunesse fortement engagée à la recherche des solutions qui équivalent à l’ampleur des problèmes posés. Pour cela, elle endosse singulièrement les combats de toute une génération.
Le chômage au Gabon : une lutte sans fin
La multiplication des mouvements d’interpellation à l’endroit des autorités de la Transition, les séries de rencontres improvisées et les assemblées générales répétées, montrent une chose : les jeunes chômeurs se rendent à l’évidence que leur destin se trouve entre leur main. Les attentes nourries par la réouverture des recrutements à la Fonction Publique (plus grand employeur de l’État), risque d’être longue. Du côté de la présidence comme du gouvernement, les positions sont claires. La Fonction publique a atteint son niveau de saturation. Les capacités minimales requises pour recruter ne laissent plus de marge d’action à l’État, au risque d’alourdir ses charges financières et plonger le pays dans des difficultés structurelles.
Néanmoins, des quelques rencontres initiées avec le Premier ministre et la ministre de la Fonction publique, les pistes de solutions semblent se dégager, notamment dans les secteurs de la Santé et de l’Éducation. Pour les pouvoirs publics, il faut renflouer les effectifs dans ces deux secteurs moins nantis depuis ces dernières années. Cela pour le bonheur de la Coalition : «concernant l’ordre du jour [de l’Assemblée générale du 19 octobre 2024, ndlr], l’annonce sera faite sur place avec un focus particulier sur l’avenir des postulants dans les secteurs Éducation nationale et Santé. Venez munis de vos accusées de réception pour ceux ayant postulé à ces deux ministères. Pour les entrepreneurs, apportez vos documents relatifs à la création de vos entreprises», martèle le communiqué.