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Gabon: Classement des dettes par poids et par risque selon la DGD

le coup de coeur

Au 31 mars 2025, l’encours de la dette publique du Gabon s’élevait à 7179,1 milliards de fcfa, en hausse de 87,7 milliards par rapport à la même période en 2024. Le document officiel de la Direction générale de la dette classe les créanciers par catégories : dette extérieure (4180,7 milliards fcfa) et dette intérieure (2 998,3 milliards fcfa). Cette première représente 58,2% de l’encours total. Cette progression est le reflet d’un recours accru aux marchés financiers et à de nouveaux engagements pour soutenir les besoins de financement de l’État. Elle traduit également une dynamique de refinancement partiellement contrainte par le contexte international.

Nécessité d’un suivi serré de la structure des engagements

En regardant dans le détail, les plus gros postes sont les euro-obligations (1494,1 milliards fcfa), les OTA (1565,4 milliards fcfa) et les crédits bancaires domestiques (711,8 milliards). En termes de coût implicite, la dette à taux variable (17,1% du portefeuille) et la dette en devises (58,2% du stock) exposent à des risques accrus, notamment en cas de remontée des taux mondiaux ou de dépréciation du franc cfa. Le rapport de la Banque mondiale prévient d’ailleurs que « la dette commerciale est plus vulnérable aux conditions de marché »  Ce qui renforce la nécessité d’un suivi serré de la structure des engagements.

Dépassement de l’objectif de convergence de 70% fixé par la CEMAC

La Banque mondiale souligne par ailleurs que « la dette publique aurait dépassé l’objectif de convergence de 70% fixé par la CEMAC » et qu’elle est alimentée par « des engagements budgétaires non payés, les arriérés de remboursement de la TVA et les arriérés de salaires ». Ainsi, le poids de certaines dettes s’explique autant par leur volume que par leur nature contractuelle et leur vulnérabilité au risque macroéconomique. Le diagnostic de la Banque mondiale plaide pour une meilleure hiérarchisation entre dettes soutenables et dettes de crise. Cette analyse renforce la pertinence d’un classement qualitatif de la dette.

Requalification des priorités

On notera que plus de 59,5% de l’encours est concentré sur des maturités de 5 à 20 ans. Une requalification des priorités s’impose donc pour différencier les dettes critiques (risque de change, maturité courte, taux variable) des dettes moins urgentes. Ce classement par impact et fragilité confirme l’addiction du gouvernement pour un endettement jugé excessif dans certains milieux.

Il devrait dès lors servir de base à une stratégie de renégociation, ce qui permettrait aussi d’identifier les marges de manœuvre budgétaires pour soutenir la croissance. Cette approche prévisionnelle est essentielle pour renforcer la résilience financière du pays. 

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