Avec 797,9 milliards de fcfa de chiffre d’affaires en 2024, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) reste le pilier absolu de l’économie gabonaise. Filiale du groupe français Eramet, elle a produit 9,4 millions de tonnes de manganèse, malgré une baisse de 5,3% liée au ralentissement du marché chinois et aux interruptions sur le Transgabonais. L’entreprise représente à elle seule près de 15% des exportations totales et demeure le premier contributeur fiscal du pays.

Sa filiale Setrag, qui assure le transport du minerai jusqu’au port d’Owendo, a généré près de 126 milliards de fcfa de chiffre d’affaires, même si le trafic ferroviaire a reculé de 9,4% en raison des travaux de réhabilitation. Ce duo minier-transport illustre la dépendance du Gabon à une chaîne de valeur unique : l’extraction, le transport et l’exportation du manganèse. En 2024, plus de 70% du fret ferroviaire provenait directement des cargaisons Comilog.

Si ces performances consolident la balance commerciale, elles exposent aussi le pays aux aléas internationaux : la moindre baisse du cours du manganèse (-11% en 2024) impacte aussitôt les recettes publiques. Une situation qui relance le débat sur la diversification industrielle et sur la place de l’État actionnaire au sein de ce géant minier stratégique.

Selon les dernières données de la Direction générale de l’économie, le secteur minier représente désormais près de 22% du PIB non pétrolier, contre 19% en 2023. La contribution directe et indirecte de Comilog et de ses partenaires à l’emploi dépasse 18500 postes, dont une part croissante est liée aux activités logistiques et au sous-traitant local.