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Gabon : Delta Synergie, Task Force dette intérieure, où en est l’exécutif ?

le coup de coeur

Alors que l’État promettait de « nettoyer » les comptes et de reprendre la main progressivement sur des actifs stratégiques, deux chantiers lourds occupent la scène : l’audit et la pression sur Delta Synergie et la Task Force chargée d’auditer la dette intérieure contractée auprès d’entreprises. Sur le papier, il s’agit d’actions décisives pour redresser les finances publiques et rétablir une saine gestion des ressources nationales. Dans les faits, près de deux ans après le lancement des procédures, les livrables publics demeurent introuvables, alimentant les doutes sur la capacité de l’exécutif à transformer les intentions en résultats tangibles. 

Sur Delta Synergie, l’offensive a pris des formes pour le moins variées. Audit annoncé par le CTRI, demandes de cession de participations (notamment dans des banques comme BGFIBank) et propositions d’échanges (parts contre effacement de dettes fiscales) pour reconfigurer l’écosystème économique autour de l’État. Mais l’opération reste lourdement politisée jusque-là. Les tentatives de pression semblent se heurter à des stratégies de défense du clan Bongo, et les tractations ont pris une tournure internationale, entre négociations bilatérales et enjeux financiers opaques. Résultat, le dossier Delta Synergie reste marqué par un manque de transparence et par des négociations de coulisse. 

Du côté de la dette intérieure, la Task Force a multiplié les interventions : audits, vérification des créances et redressements. L’État affirme vouloir régulariser les arriérés dus aux entreprises et « assainir » les comptes, allant jusqu’à annoncer la prescription ou l’annulation de certaines créances antérieures à 2023. Reste que, ici aussi, les chiffres publics consolidés tardent à sortir (montants précis, listes des créanciers, calendrier de paiement), ce qui nourrit spéculations et inquiétudes chez les entreprises et les fournisseurs de l’État. 

Cette opacité a un coût politique et économique. L’opinion publique commence à s’interroger. Le contexte macroéconomique est tendu avec une dette publique régulièrement pointée comme alarmante par des observateurs internationaux comme Fitch Ratings récemment, et les décisions de gestion d’actifs ou d’annulation partielle de dette suscitent peur et scepticisme sur l’équité des traitements. Sans documents publics, rapports d’audit détaillés, et calendrier précis d’exécution, les gabonais commencent à lancer des accusations de régulation sélective ou d’arbitrages politiques.

D’un autre côté, cette opacité fragilise la confiance des investisseurs et partenaires externes nécessaires pour refinancer ou accompagner la transition économique. Dans ce contexte, l’heure est désormais aux clarifications. Si l’exécutif veut convaincre qu’il mène des réformes structurelles et qu’il maîtrise les chantiers Delta Synergie et dette intérieure, il doit publier les rapports d’audit complets, rendre publics les termes des négociations (partages d’actifs, annulations, échéanciers) et ouvrir ces dossiers au contrôle parlementaire et à des audits indépendants. Sans transparence, le débat public continuera de basculer entre espoir d’un redressement et crainte d’opérations opaques qui fini­­ront par coûter cher au contribuable. 

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