Le Gabon s’apprête à accueillir, les 9 et 10 octobre 2025 à Libreville, la première édition du Forum d’Affaires Côte d’Ivoire-Gabon, sous le thème « Côte d’Ivoire-Gabon, un modèle de coopération économique Sud-Sud ». Organisé par le CEPICI et l’ANPI-Gabon, cet événement vise à mobiliser des investissements durables, à valoriser l’expertise ivoirienne et à identifier des opportunités dans plusieurs secteurs stratégiques : agriculture, agro-industrie, infrastructures, énergies renouvelables, mines et digitalisation. Sur le papier, l’objectif est de stimuler les échanges BtoB et BtoG et renforcer les liens économiques régionaux.
Il est indéniable que ce type de forum est porteur de valeur ajoutée. En mettant en lumière les compétences et les opportunités, il permet aux investisseurs de se rencontrer, de nouer des partenariats concrets et de soutenir le développement local. Pour les entreprises gabonaises comme ivoiriennes, c’est une occasion de diversifier les projets et de bénéficier de l’expérience de chacun dans des secteurs à fort potentiel.
Mais à y regarder de plus près, ce Forum s’inscrit dans une longue série d’initiatives similaires. Entre l’Economic Forum, les Journées de la Finance et maintenant ce Forum Sud-Sud, le calendrier semble rythmé par les discours et les rencontres, plus que par les résultats tangibles. La multiplication des événements risque de créer un effet de saturation, où la communication l’emporte sur l’action concrète et mesurable.
Le défi pour les organisateurs sera de réussir à transformer ces échanges en investissements effectifs et en projets suivis dans le temps, tout en évitant de donner l’impression d’un enchaînement de conférences plus médiatiques que productives. Les secteurs ciblés offrent un potentiel réel, mais leur succès dépendra de la capacité à créer des projets opérationnels et à lever les obstacles administratifs ou financiers qui freinent les initiatives.
Ce Forum Sud-Sud a tout le potentiel pour renforcer la coopération régionale et accélérer le développement, mais il doit dépasser le stade des discours et des promesses. Libreville a l’opportunité de montrer que ces rencontres peuvent réellement générer des partenariats durables, et non se limiter à un nouvel exercice de communication économique dans une série déjà bien fournie.