Un an après sa création, la commission interministérielle chargée des négociations avec les syndicats des régies financières a remis son rapport au Premier ministre Raymond Ndong Sima, le 17 mars 2025. Ce document, fruit d’un dialogue entre le gouvernement et les représentants syndicaux des ministères du Budget, de l’Économie et du Pétrole, propose plusieurs ajustements sur les effectifs et les primes, conformément à l’arrêté n°060 du 8 mars 2024 et aux demandes des partenaires sociaux.
Les négociations se sont concentrées sur la révision des primes des régies financières, dont l’enjeu budgétaire est majeur. Dans la Loi de Finances 2025, les rémunérations des agents de l’État s’élèvent déjà à plus de 825,3 milliards de fcfa, un montant qui inclut diverses primes, parfois jugées opaques ou disproportionnées. Parmi les ajustements proposés figurent la refonte du texte encadrant la Prime de Performance Budgétaire (PPB), l’harmonisation des grilles de calcul des primes, ainsi que la régularisation des situations administratives.
L’audit des primes a mis en évidence 22 anomalies, soulevant des questions sur la gestion de ces fonds. Face à ces irrégularités, plusieurs recommandations ont été émises pour assainir le système. L’enjeu dépasse la simple révision technique des primes : il touche à la viabilité budgétaire de ces avantages et à leur équité entre les différents corps de l’administration.
La régularisation des arriérés et la levée de la décote restent des revendications centrales des syndicats, alors que le gouvernement cherche un équilibre entre maîtrise des finances publiques et apaisement social. La question demeure : la réforme des régies financières permettra-t-elle un assainissement durable ou sera-t-elle un simple ajustement sous pression ?
Mais derrière ces chiffres, un débat plus large : jusqu’où faut-il aller dans la révision des primes ? Si les syndicats réclament une régularisation des paiements et la levée de la décote, certains estiment que le système actuel favorise des déséquilibres au sein de la fonction publique. Pourquoi certaines catégories d’agents bénéficient-elles de primes bien plus élevées que d’autres, alors que les finances publiques sont déjà sous pression ? La question de l’équité entre les différentes administrations reste entière et pourrait nourrir de nouvelles revendications.