spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon : et voilà le Fonds national d’entretien… et d’investissement routier !

le coup de coeur

Le Conseil des ministres de ce jeudi 13 février a accouché d’un nouveau bébé institutionnel : le Fonds autonome national d’entretien et d’investissement routier (FANEIR). Avec un nom à rallonge et une mission ambitieuse – financer la construction, l’aménagement et l’entretien du réseau routier national –, ce nouvel établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) s’ajoute à la longue liste des structures censées s’occuper de nos routes.

Si l’initiative semble louable sur le papier, elle pose une question essentielle : à quoi bon créer une nouvelle entité alors que le Fonds autonome national d’entretien routier (FANER) peine déjà à remplir sa mission première ? Car les routes gabonaises ressemblent plus à des parcours du combattant qu’à des infrastructures dignes d’un pays pétrolier. Et ce n’est pas faute d’avoir des fonds alloués à leur entretien, mais plutôt d’un problème de gestion et d’affectation des ressources.

Un fonds pour sauver un fonds ?

Avec cette création, le gouvernement tente-t-il de reconnaître implicitement l’échec du FANER et avant lui du FER 1 et 2? Ou bien assiste-t-on à une simple réorganisation administrative pour mieux noyer le poisson ? Selon le communiqué final du conseil des ministres, il s’agit d’un établissement avec une autonomie de gestion administrative et financière, d’un Conseil d’administration, d’une direction générale et d’une Agence comptable… autant de structures qui existent déjà dans d’autres institutions, sans pour autant garantir l’efficacité sur le terrain.

Si le but est de mieux gérer les financements destinés aux routes, alors pourquoi ne pas simplement réformer et renforcer le FNER, au lieu de créer une nouvelle entité avec de nouvelles charges de fonctionnement ? Car à ce rythme, on risque bientôt d’avoir un Super fonds d’entretien routier, puis un Méga fonds d’entretien et de réhabilitation, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des acronymes… et des routes toujours aussi impraticables. Cela rappelle aux bons souvenirs des grandes agences d’Ali Bongo Ondimba. 

Reste à voir si ce FANEIR sera le messie du bitume ou juste une couche administrative de plus dans l’interminable millefeuille institutionnel gabonais. En attendant, les usagers de la route, eux, continuent d’éviter les trous, de rafistoler leurs amortisseurs et de prier pour que les pluies ne transforment pas les axes en champs de cratères.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles