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Gabon : FGIS, le naufrage d’un fonds souverain endetté à plus de 27 milliards de fcfa

le coup de coeur

Le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) n’investit plus, il s’endette. À force de dérives et d’improvisations, le navire amiral du “Gabon émergent” tangue dangereusement. Avec 27 milliards de fcfa d’engagements bancaires, dont 12 milliards à honorer d’ici la fin de l’année, le fonds flirte désormais avec le défaut de paiement. C’est tout un modèle qui s’effondre. Une structure censée porter l’ambition économique du pays, mais transformée au fil du temps en réservoir politique et financier pour le pouvoir.

Un rappel à l’ordre

L’arrivée d’Henri-Claude Oyima au ministère de l’Économie sonne comme un rappel à l’ordre. L’homme fort de la finance gabonaise ne cache plus son exaspération devant un outil “stratégique” devenu ingérable. En quelques semaines, il a imposé une prise de contrôle radicale : transfert des dividendes des filiales du FGIS vers le Trésor public, nomination de Pascal Houangni Ambouroué comme administrateur dans toutes les filiales, gel des marges de manœuvre internes. Le temps de l’impunité est terminé, et le FGIS ne fonctionnera plus en roue libre.

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Mais le remède s’annonce aussi brutal que le diagnostic. Selon plusieurs sources proches du dossier, Oyima étudie la fusion pure et simple du FGIS avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). L’objectif étant de centraliser les fonds publics, mettre fin à la dispersion des actifs et rétablir la discipline financière. Une opération chirurgicale qui, si elle aboutit, signerait la disparition du FGIS tel qu’on le connaît. Le fonds souverain, né pour financer la diversification de l’économie, finirait absorbé par une institution de gestion administrative. 

Un gouffre financier

En dix ans, le FGIS a dilapidé son capital, dévoyé sa mission et perdu sa crédibilité. Les projets emblématiques se sont transformés en gouffres financiers, les audits ont disparu dans les tiroirs, et la dette a pris le dessus sur la stratégie. Ce qui devait incarner la souveraineté économique du Gabon n’est plus qu’un fardeau budgétaire, surveillé de près par un ministère contraint de jouer les pompiers. Dans un pays en quête de rigueur et de transparence, le FGIS illustre à lui seul les démons d’un système où l’ambition d’État finit toujours par céder à la logique des réseaux.

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