Au premier trimestre 2025, les tirages exécutés sur financements extérieurs et intérieurs atteignent « 714,5 milliards de fcfa », en hausse de 465,3 milliards par rapport à la même période de 2024. Le rapport de la direction générale de la dette précise que 378,0 milliards proviennent de financements extérieurs, dont 359,6 milliards sous forme d’obligations internationales et seulement 18,4 milliards de prêts-projets. Cette structure montre que la majorité des ressources extérieures proviennent de titres de dette générale, et non de financements ciblés sur des projets spécifiques.
Les prêts-projets, bien que modestes, sont concentrés sur des chantiers à fort impact socio-économique. Parmi eux figurent le « Projet de construction de deux flyovers et quatre passerelles », la « Construction de salles de classes et renforcement des capacités », le « Programme d’alimentation en eau » et la « Réhabilitation du Transgabonais et appui au secteur des infrastructures routières ». Ces projets, s’ils sont menés à bien, peuvent avoir des retombées directes sur la mobilité, l’éducation, l’accès à l’eau et la logistique nationale.
Le problème est que ces prêts-projets représentent une part marginale par rapport aux obligations internationales, dont l’utilisation peut être plus flexible et parfois absorbée par le financement du budget courant. Dans ce cas précis, le risque est que les fonds empruntés ne produisent pas les revenus futurs nécessaires pour assurer leur remboursement, ce qui réduit le rendement économique de l’endettement.
Sur le marché intérieur, 336,6 milliards de fcfa ont été mobilisés, dont 286,6 milliards via les OTA émises sur le marché régional et 50 milliards via des financements bancaires. Ce recours important aux marchés locaux traduit une volonté de diversifier les sources, mais il alourdit aussi les charges de remboursement à court terme, compte tenu des maturités plus courtes et des taux parfois élevés.
La question centrale reste donc celle de l’affectation et du suivi des financements. Si les obligations et autres emprunts sont prioritairement orientés vers des projets générateurs de croissance, la dette peut être un levier puissant. Mais si elles servent principalement à combler des déficits courants, elles risquent de se transformer en un poids supplémentaire pour les finances publiques, sans effet structurant durable.








