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Gabon: Franck Yann Koubdje, ce conseiller stratégique devenu gênant 

le coup de coeur

Le limogeage de Franck Yann Koubdje, conseiller spécial du président Brice Clotaire Oligui Nguema lors du conseil des ministres du 4 décembre 2025, illustre la fragilité des cercles de pouvoir au Gabon en cette période de transition. Officiellement, cette révocation serait motivée par le fait que son nom ait fréquemment été cité dans le procès de la « Young Team », qui traitait des détournements de fonds sous l’ancien régime. Mais derrière cette justification judiciaire, pourrait se profiler une stratégie politique visant à protéger l’image de la présidence. Ce qui est une bonne chose en soit.

Franck Yann Koubdje, ancien haut cadre de la BGFIBank, n’est pas un simple technocrate, loin s’en faut. ll apparaît comme un acteur clé des circuits financiers qui avaient alimenté les controverses du régime précédent sous Ali Bongo Ondimba. Son limogeage soulève des questions sur la sincérité de la Transition dans son engagement à la transparence. Jusqu’où la présidence est-elle prête à aller pour nettoyer son administration, ou n’est-ce qu’un geste symbolique pour calmer l’opinion publique et les investisseurs ?

L’absence de communication officielle sur une éventuelle audition de Koubdje laisse planer le doute. Cette ambiguïté renforce l’impression d’un pouvoir plus soucieux de gérer son image que d’engager réellement la justice. Limoger un conseiller avant tout soupçon de mise en cause est certes prudent sur le plan politique, mais cela ne garantit ni la transparence ni la fin des circuits opaques dénoncés depuis des années et surtout révélés par le procureur général Dr Eddy Minang lors de ce procès historique pour le Gabon.

Ce limogeage souligne aussi une contradiction dans la gestion de la Transition : alors qu’elle se voulait exemplaire, elle a dû composer avec des réseaux profondément enracinés. Le cas de Koubdje montre combien il est difficile de distinguer les collaborateurs compétents de ceux dont le passé financier peut devenir un fardeau politique. Le nettoyage du pouvoir ne se limite pas à des révocations symboliques, et l’opinion reste attentive aux suites judiciaires.

La démission forcée de Franck Yann Koubdje pourrait être perçue comme un geste de prudence plus que de responsabilité. Dans un contexte où la justice et la politique s’entremêlent étroitement, le véritable test pour la Transition sera de poursuivre l’examen des responsabilités sans se contenter d’éliminer les figures gênantes. L’efficacité et la crédibilité du processus dépendront moins des limogeages ponctuels que de la constance dans la justice et la réforme des pratiques financières. Et le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, semble s’être engagé à suivre cette voie. Wait and see.

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