Le climat social dans le secteur pétrolier gabonais est une nouvelle fois en ébullition. L’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP), appuyée par le SEERPAC et le SAP, a averti les ministres du Pétrole et du Travail dans un courrier daté du 5 septembre 2025. Les syndicats y rappellent que, malgré l’appel du président Brice Clotaire Oligui Nguema à « la stricte application des textes en matière de droit du travail en République gabonaise », aucune mesure concrète n’a suivi.
Les travailleurs accusent les compagnies pétrolières de violer de manière répétée le droit du travail. Selon le communiqué, « les maux qui minent le quotidien des travailleurs du secteur pétrolier et activités connexes relèvent de la violation, par les opérateurs pétroliers, des lois et règlements en matière de travail et d’emploi ». Ils citent notamment le non-respect du Code du Travail, de la loi 20/2007 sur la mise à disposition du personnel, et des décrets relatifs à l’emploi des étrangers.
La colère est d’autant plus forte que les syndicats disent avoir déjà saisi la Commission pour le Dialogue Social. « Le 13 août 2025, conjointement avec les autres syndicats du secteur, nous avons invité la Commission pour le Dialogue Social dans le Secteur des Hydrocarbures à agir urgemment », rappellent-ils. Mais trois semaines plus tard, « nous n’avons toujours pas de réponse », déplorent-ils en sus, accusant ainsi l’État d’inaction.
Ainsi, « devant la Nation, nous vous tiendrions pour responsables des dommages si une grève intervenait sous peu dans le secteur pétrolier et activités connexes du fait de votre inaction », ajoutent-ils enfin. Les syndicats préviennent que la situation sociale pourrait se dégrader rapidement, notamment dans la province de l’Ogooué-Maritime, épicentre des activités pétrolières. Une grève générale aurait des répercussions économiques majeures pour le pays.
Les organisations syndicales affirment par ailleurs leur détermination à aller jusqu’au bout « nous ne ménagerons aucun moyen prévu par la loi pour aboutir à la satisfaction attendue ». Entre promesses présidentielles et absence de réponses gouvernementales, le bras de fer est engagé et la menace d’une paralysie du secteur pétrolier n’a jamais semblé aussi proche.