Le groupe turc Karpowership assure, une fois encore, que la fin des délestages au Gabon n’est plus qu’une question de temps. Dans un nouveau communiqué, le partenaire technique de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) annonce que sa centrale flottante de 150 MW, amarrée au port d’Owendo, est en phase finale de synchronisation avec le réseau national. Une déclaration aux allures de déjà-vu, alors que Libreville et ses environs continuent de subir des coupures d’électricité récurrentes.

Selon l’entreprise, ses équipes travaillent de concert avec celles de la SEEG pour finaliser les réglages nécessaires à une intégration « stable et conforme aux normes internationales ». Mais au-delà du jargon technique, de nombreux consommateurs s’interrogent sur la réelle portée de ces annonces répétitives. Car depuis l’arrivée de Karpowership en 2024, les promesses de production optimale et de fiabilité énergétique se sont souvent heurtées à la réalité d’un réseau vétuste et sous-dimensionné.

La société reconnaît néanmoins les difficultés structurelles du système : faibles niveaux d’eau dans les barrages, pannes fréquentes sur les lignes à haute tension, et dépendance accrue au fioul importé. Dans ce contexte, les 75 MW actuellement produits par la centrale flottante constituent certes un progrès, mais demeurent insuffisants pour couvrir la demande croissante du Grand Libreville. Une amélioration partielle, donc, bien loin de la promesse d’une solution durable.

« Notre mission première reste d’appuyer la SEEG et les autorités gabonaises pour garantir un approvisionnement fiable et durable », a réaffirmé la direction locale de Karpowership. Un discours rodé, qui peine toutefois à convaincre un public lassé par les coupures nocturnes et les appareils endommagés. À mesure que les engagements se répètent, la crédibilité du partenaire turc s’effrite, tandis que la responsabilité de l’État dans la gestion du secteur énergétique reste posée.

L’intégration complète de la centrale est désormais annoncée pour « les prochaines semaines ». Si elle se concrétise, elle pourrait alléger la pression sur le réseau national. Mais après des années de promesses non tenues, la population semble avoir appris à tempérer son optimisme. Au Gabon, la fin des délestages demeure, pour l’instant, un refrain bien connu.