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Gabon : la dette publique de 8.648,2 milliards de fcfa, une réalité que le gouvernement tente de minimiser

le coup de coeur

Alors que le gouvernement gabonais affiche officiellement un encours de la dette publique de 7.075 milliards de fcfa à fin septembre 2024, la réalité des chiffres révèle une situation bien plus préoccupante. En intégrant les arriérés de paiement, les dettes liées à la TVA, les pensions, les rappels de solde et les contentieux, l’encours total de la dette publique atteindrait en réalité 8648,2 milliards de fcfa, selon une source au fait de ce dossier. Cette différence de 1.567 milliards de fcfa souligne une tendance inquiétante : le gouvernement semble minimiser l’ampleur de la crise financière, adoptant une politique de l’autruche face à des engagements qui menacent la stabilité économique du pays.

Cette situation est d’autant plus alarmante que les dépenses publiques ont considérablement augmenté depuis le changement de régime en août 2023. Comme le souligne Fitch Ratings,  » la politique budgétaire du Gabon s’est considérablement assouplie depuis le changement de régime en août 2023, sous l’effet de l’accent mis par les nouveaux dirigeants sur les revendications sociales en faveur d’une augmentation des dépenses publiques. Cela s’est traduit par l’embauche de davantage de fonctionnaires, ce qui, selon nous, augmentera la masse salariale de 7% par an en 2024 et 2025 « . Ces mesures, bien que socialement populaires, creusent davantage le déficit public et aggravent la dette.

Le déficit budgétaire, qui était un excédent de 2,5 % du PIB en 2023, devrait se transformer en un déficit de 0,2 % du PIB en 2024 sur une base de trésorerie, selon Fitch Ratings. Cependant, en tenant compte des arriérés de paiement accumulés par le gouvernement, le déficit réel atteint 1,7% du PIB. Fitch Ratings précise  » Nous estimons que le solde primaire hors pétrole par rapport au PIB hors pétrole s’est détérioré pour atteindre 13,7% du PIB en 2024, contre 10,3% en 2023 et 8,5% en 2021« . Cette détérioration des finances publiques s’accompagne d’une dépendance accrue aux recettes pétrolières, dont la volatilité expose le pays à des risques majeurs.

Face à cette situation, les institutions internationales comme le FMI (Fonds monétaire international), la Banque mondiale et la BEAC tirent la sonnette d’alarme depuis des mois. Elles soulignent la nécessité pour le Gabon de mettre en œuvre des réformes structurelles pour assainir ses finances publiques et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Cependant, les mesures prises jusqu’à présent semblent insuffisantes, voire contre-productives, comme en témoigne l’augmentation des dépenses publiques et l’accumulation des arriérés. Le gouvernement doit impérativement adopter une gestion plus rigoureuse et transparente pour éviter une crise de liquidité.

La dette publique gabonaise, estimée à 8.648,2 milliards de fcfa, est bien plus élevée que ce que le gouvernement veut bien admettre. Cette réalité, masquée par une communication minimisant les risques, met en lumière les défis économiques auxquels le pays est confronté. Les analyses de Fitch Ratings et des institutions financières internationales confirment que le Gabon se trouve à un tournant critique. Sans une réforme profonde de sa politique budgétaire et une diversification de son économie, le pays risque de s’enfoncer dans une spirale d’endettement insoutenable, avec des conséquences sociales et économiques désastreuses.

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