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Gabon : la SEEG bientôt officiellement scindée en deux entités publiques 

le coup de coeur

La réforme du secteur de l’eau et de l’énergie entre dans une phase décisive. Le gouvernement a officiellement acté la fin de l’administration provisoire de la SEEG et la séparation prochaine des activités Eau et Énergie. Sur le papier, cette refonte vise à moderniser un service public défaillant, plombé par les dettes, la fraude et la mauvaise gestion. Dans les faits, c’est une opération vérité sur un secteur en crise chronique.

La SEEG, ex-monopole fragilisé par des années de politisation, subit un lifting brutal. Le nombre de directions passe de 53 à 16, la masse salariale est réduite de moitié, et plusieurs cadres sont remerciés. L’État veut rationaliser la structure et restaurer la discipline financière. Mais la vraie question est celle du modèle économique : comment financer durablement un service public sans alourdir les factures dans un pays où les coupures et les pannes sont devenues la norme ?

Le projet prévoit la création de deux sociétés distinctes, une pour l’eau, une pour l’énergie, ainsi que la fusion de la Société de Patrimoine et de Gabon Power Company. L’objectif est de clarifier les responsabilités et d’attirer de nouveaux investisseurs. Pourtant, cette fragmentation risque aussi de multiplier les structures bureaucratiques et les coûts de fonctionnement. Une réforme réussie exige un pilotage technique solide, pas seulement des annonces administratives.

Le gouvernement mise sur l’efficacité et la transparence, mais la confiance du public reste au plus bas. Le Gabonais moyen veut des résultats concrets : des factures stables, une eau potable, de l’électricité continue. Si ces promesses ne se traduisent pas rapidement en améliorations visibles, la réforme sera perçue comme une énième opération cosmétique. La population attend un service, pas un organigramme.

Cette réorganisation marque un tournant, oui. Pour la première fois, le gouvernement reconnaît officiellement l’échec du modèle précédent. Mais sans stratégie d’investissement massif et sans politique tarifaire claire, la modernisation restera incomplète. Le chantier est colossal, et le temps politique joue contre le gouvernement.

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