Le 9 septembre 2025, à Libreville, le gouvernement a lancé, avec l’ONEP, le patronat, l’UPGA, le CEPAP et la Commission de Dialogue Social, une action historique pour mettre fin aux abus dans le secteur pétrolier. L’objectif étant l’application stricte des lois, la fin des sous-traitants véreux et l’alignement des salaires des Gabonais sur ceux des expatriés.
Cette initiative est née d’un constat. Les accords sociaux précédents, pourtant signés par toutes les parties, n’ont pas été respectés. Les compagnies pétrolières sont accusées de violer à répétition le Code du Travail, la loi 20/2007 sur la mise à disposition du personnel et les décrets encadrant l’emploi des étrangers. Au final, précarité généralisée et explosion de la colère des travailleurs.
Le calendrier est serré. Une évaluation sera faite en octobre et, dès décembre, l’application sera totale. « La dignité des Gabonais ne se négocie plus ! », a martelé Sosthène Nguema Nguema, en écho aux promesses du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Un message clair : le temps des compromis est révolu.
Ce durcissement intervient alors que les syndicats menacent de déclencher une grève générale. Dans un courrier du 5 septembre 2025, l’ONEP, le SEERPAC et le SAP ont prévenu les ministres du Pétrole et du Travail : si rien ne change, l’État portera la responsabilité d’une paralysie du secteur. Avec l’Ogooué-Maritime comme épicentre, l’impact économique serait massif.
Entre fermeté politique et pression syndicale, le Gabon s’engage dans un bras de fer décisif. Si les mesures annoncées sont effectivement appliquées, elles pourraient marquer la fin d’un système d’exploitation enraciné depuis des décennies. Mais si elles échouent, le pays s’expose à une crise sociale et économique sans précédent.