Dans la Loi de Finances 2026, la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est érigée en pilier central des recettes fiscales du Gabon, avec un rendement attendu de 398,86 milliards de fcfa. Cette somme dépasse largement les prévisions pour l’impôt sur le revenu ou les sociétés, traduisant une stratégie de recentrage sur les impôts indirects jugés plus stables face à la baisse des recettes pétrolières.
La montée en puissance de la TVA repose sur plusieurs leviers : la généralisation des factures électroniques, la réduction des exonérations, et le renforcement du contrôle douanier. Ces mesures visent à élargir l’assiette fiscale et à limiter l’évasion, selon le ministre de l’Economie et des Finances, Henri-Claude Oyima, tout en captant la croissance de secteurs non pétroliers comme le commerce, le BTP et les services.
Pour les ménages, la hausse de la TVA pourrait peser sur le coût de la vie. Dans un pays où plus de 70% des biens de consommation sont importés, la taxation indirecte se répercute directement sur les prix, posant un défi politique et social au gouvernement. L’équilibre entre collecte et pression sur les consommateurs est donc délicat.
Cette dépendance accrue aux recettes indirectes traduit également la fragilité du modèle fiscal gabonais. Alors que le pétrole ne garantit plus les mêmes flux, la TVA devient à la fois un moteur de financement et un instrument de régulation économique, conditionnant la capacité de l’État à financer ses priorités stratégiques.
Enfin, cette politique illustre un choix structurel : le Gabon privilégie désormais la stabilité des recettes sur la volatilité du pétrole. Le succès de ce pari dépendra de la capacité de l’administration à renforcer la traçabilité et à assurer une collecte efficace, tout en limitant les effets inflationnistes sur la population.








