Le Gabon aurait récemment intensifié ses efforts pour optimiser la gestion de sa dette souveraine en lançant une nouvelle offre de rachat anticipé de 315 millions de dollars (environ 200 milliards de francs cfa) sur son euro-obligation arrivant à échéance en juin 2025, selon nos confrères d’Eco Matin. Cette initiative vise à réduire l’encours de cette obligation, initialement émise en 2015 pour un montant total de 605 millions de dollars, dont 290 millions ont déjà été rachetés en novembre 2024. Les investisseurs ont jusqu’au 14 février pour soumettre leurs offres, avec une annonce des résultats prévue avant le règlement de la transaction le 19 février.
Parallèlement, le gouvernement gabonais prévoit d’émettre jusqu’à 570 millions de dollars (environ 360 milliards de francs cfa) de nouvelles obligations libellées en dollars via un placement privé. Cette stratégie vise à refinancer la dette existante tout en optimisant les conditions de financement sur les marchés internationaux. En novembre 2024, une opération similaire avait permis de racheter 290 millions de dollars de l’euro-obligation 2025, avec une participation de plus de 260 investisseurs internationaux et une sursouscription de 156%, reflétant la confiance des marchés envers la République gabonaise.
Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie proactive de gestion de la dette publique, visant à convertir une partie de la dette extérieure en dette intérieure. Le financement du rachat précédent a été assuré par des émissions obligataires sur le marché sous-régional, à travers deux opérations de syndication domestique. Cette approche a permis de réduire l’exposition du pays aux fluctuations des marchés internationaux et de renforcer la participation des acteurs locaux dans le financement de l’économie nationale.
Cependant, malgré ces efforts, le Gabon fait face à des défis persistants en matière de gestion de la dette. En janvier 2025, la Banque mondiale a suspendu ses décaissements en raison d’arriérés de paiement de 17 milliards de francs cfa (27 millions de dollars). Cette situation souligne la nécessité pour le gouvernement de renforcer la mobilisation des ressources et d’assurer une gestion rigoureuse de ses obligations financières pour maintenir la confiance des partenaires internationaux.
En perspective, la réussite des opérations de rachat et l’émission de nouvelles obligations pourraient améliorer la position financière du Gabon, en réduisant le service de la dette à court terme et en améliorant les conditions de financement. Toutefois, il est crucial que ces mesures s’accompagnent de réformes structurelles visant à diversifier l’économie, à améliorer la gouvernance financière et à renforcer la transparence budgétaire, afin d’assurer une croissance économique durable et de prévenir de futurs déséquilibres financiers.