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Gabon : le pétrole passe sous les 60 dollars et menace directement l’économie

le coup de coeur

La dégringolade des prix du pétrole, tombés sous la barre symbolique des 60 dollars, suscite une vive inquiétude sur les marchés mondiaux, et notamment pour les pays producteurs comme le Gabon. Alors que le baril de Brent s’échange autour de 62,64 dollars et que le West Texas Intermediate plonge à 59,14 dollars, cette chute pourrait avoir des répercussions économiques majeures, surtout pour un pays dont les finances publiques dépendent largement des recettes pétrolières.

La loi de finances 2025 du Gabon repose sur une hypothèse de prix du baril de pétrole situé autour de 75 dollars. Ce seuil permettrait de couvrir les engagements budgétaires et de soutenir les dépenses publiques. Or, avec un baril qui chute de près de 16% en quelques jours, et qui s’installe désormais en dessous des 60 dollars, l’écart entre les prévisions optimistes du gouvernement et la réalité du marché s’élargit dangereusement. Le manque à gagner pourrait peser lourdement sur l’exécution budgétaire.

Cette volatilité, exacerbée par les tensions géopolitiques, les décisions de production de l’OPEP+ et la guerre commerciale menée par les États-Unis, place les producteurs africains dans une position particulièrement vulnérable. Pour le Gabon, cela signifie une pression accrue sur les finances publiques, avec un risque de creusement du déficit, de réduction des investissements publics et de retard dans le paiement des fournisseurs de l’État.

Face à cette situation, un appel à la prudence s’impose. Le gouvernement de transition doit impérativement adopter une gestion rigoureuse et anticipative de ses finances. Il serait dangereux de maintenir un niveau de dépenses élevé basé sur des recettes hypothétiques, alors que les signaux du marché plaident pour une baisse durable des cours. La mise en réserve de certaines enveloppes budgétaires et la diversification des sources de revenus deviennent urgentes.

La conjoncture actuelle rappelle cruellement la dépendance du Gabon au pétrole. Sans une réforme structurelle de son modèle économique et une transparence accrue dans la gestion budgétaire, le pays risque de revivre les déséquilibres du passé. La chute du baril n’est pas qu’un indicateur technique : c’est un avertissement politique et économique qu’il faut prendre au sérieux.

Encadré : une dépendance toujours risquée au pétrole

En 2025, les recettes pétrolières devraient encore représenter plus de 30% des revenus de l’État gabonais, malgré les discours récurrents sur la diversification de l’économie. Cette dépendance rend le budget national extrêmement sensible aux variations des cours mondiaux du brut. Chaque baisse de 10 dollars du baril représente une perte de plusieurs dizaines de milliards de fcfa pour les finances publiques. Dans un contexte de chute des prix, cette vulnérabilité appelle à une réorientation stratégique urgente : renforcer les secteurs non pétroliers, élargir l’assiette fiscale intérieure et améliorer l'efficacité de la dépense publique pour réduire l’exposition du pays aux chocs extérieurs.
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