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Gabon : le secteur des boissons et du tabac face à la hausse des droits d’accises

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Les droits d’accises sur les produits à forte consommation sont relevés dans la Loi de Finances 2026, à travers l’article 250 nouveau. Les bières importées sont désormais taxées à 25% ad valorem, plus 200 fcfa par litre, tandis que les bières locales supportent 22% et 40 fcfa/litre. Les vins importés voient leur taxation grimper à 32% et 1750 fcfa/litre, et le champagne atteint un record de 2250 fcfa/litre. Le gouvernement justifie cette hausse par la nécessité d’accroître les recettes fiscales tout en freinant la consommation excessive de produits nocifs.

Un alignement sur les directives de santé publique

Les produits du tabac ne sont pas épargnés : chaque paquet de cigarettes, cigares ou cigarillos supporte désormais 32% de taxe ad valorem et 300 fcfa de taxe spécifique. Cette double imposition, combinée à la TVA de 18%, pourrait faire grimper le prix du paquet de 1000 fcfa à près de 1600 fcfa dans le commerce. Le ministère des Finances estime que cette réforme pourrait générer jusqu’à 20 milliards fcfa de recettes additionnelles dès 2026, tout en alignant le Gabon sur les directives de santé publique régionales.

L’abus d’alcool et du tabac est dangereux pour la santé. A consommer avec modération ou à ne pas consommer du tout.

Les boissons sucrées, quant à elles, sont soumises à un droit d’accises de 10% et 100 fcfa/litre, une mesure ciblant les produits à fort taux de sucre pour lutter contre l’obésité et le diabète. Cette politique s’inscrit dans la continuité du plan « Gabon Santé 2030 », qui vise à taxer les comportements de consommation jugés à risque. En parallèle, les boissons non alcoolisées classiques voient leur taux réduit à 5 %, confirmant la volonté du gouvernement d’introduire une gradation sanitaire dans la fiscalité.

Une logique de rendement fiscal et de santé publique

Ces hausses auront un impact direct sur les distributeurs et les brasseries locales. Si la SOBRAGA par exemple bénéficiera encore d’un différentiel favorable sur les bières locales, la hausse générale pourrait réduire la demande et peser sur les volumes. Les importateurs, eux, devront revoir leurs marges ou leurs prix de vente au détail. À moyen terme, la mesure pourrait encourager une relocalisation partielle de la production pour contourner la surtaxation à l’importation.

Pour le Trésor, cette réforme des accises s’inscrit dans une logique de rendement fiscal et de santé publique. En 2026, les accises devraient rapporter plus de 80 milliards de fcfa, contre environ 62 milliards en 2025. Mais les effets collatéraux sur le coût de la vie et la consommation des ménages seront scrutés de près. Le défi pour l’exécutif sera d’équilibrer rendement budgétaire et préservation du pouvoir d’achat, dans un contexte où l’inflation alimentaire reste supérieure à 4%.

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