L’économie gabonaise, toujours fortement dépendante des revenus pétroliers et miniers, traverse une période délicate marquée par une faible croissance et des risques accrus de récession. Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur l’Afrique subsaharienne, les pays exportateurs de pétrole, dont le Gabon, sont confrontés à une baisse des revenus pétroliers due à des fluctuations des prix mondiaux et à une demande internationale incertaine, en particulier de la Chine. Cette situation exacerbe les pressions budgétaires et réduit les marges de manœuvre pour financer des investissements structurants.
Malgré une reprise modérée prévue pour l’Afrique centrale en 2024, le Gabon peine à tirer pleinement parti de cette dynamique régionale. Avec une croissance estimée autour de 2,6% selon les prévisions, le pays se situe bien en deçà de son potentiel. Les contraintes structurelles, comme une diversification économique limitée et une dépendance persistante aux exportations de matières premières, freinent les efforts de relance économique.
La gestion des finances publiques demeure également un défi majeur. Le FMI pointe du doigt une augmentation des dépenses de fonctionnement, notamment celles liées aux institutions publiques, au détriment des investissements productifs. Les réformes budgétaires, bien que nécessaires, progressent lentement, et les déficits chroniques alimentent une dette publique croissante. Cette situation renforce les inquiétudes sur la capacité du Gabon à maintenir sa stabilité économique à moyen terme.
Face à ces défis, les autorités gabonaises s’efforcent d’attirer davantage d’investissements étrangers, notamment dans des secteurs tels que les infrastructures et l’agro-industrie. Cependant, la faiblesse des infrastructures logistiques et les lenteurs administratives découragent encore certains investisseurs potentiels. Par ailleurs, les incertitudes politiques et sociales après la transition militaire de 2023 ajoutent une couche supplémentaire de complexité.
Si la transition énergétique mondiale offre une opportunité stratégique pour le Gabon, grâce à ses vastes ressources naturelles, notamment en manganèse et en forêts tropicales, les défis logistiques et infrastructurels sous-jacents en constituent le principal frein. En mettant l’accent sur une économie verte et des initiatives durables, le pays pourrait diversifier ses revenus tout en répondant aux exigences de la lutte contre le changement climatique. Cette transition nécessite néanmoins des réformes audacieuses et un renforcement des partenariats internationaux.
