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Gabon: les grandes lignes des ressources et charges de l’État dans le projet de loi de finances 2025

le coup de coeur

Le projet de loi de finances 2025 du Gabon fixe les grandes orientations budgétaires du pays pour l’année à venir, détaillant à la fois les sources de revenus et les principales charges de l’État. En se basant sur des prévisions de croissance économique modérée et des réformes fiscales ambitieuses, le gouvernement espère équilibrer ses finances tout en stimulant le développement de secteurs clés. En 2023, les revenus de l’État étaient estimés à environ 2 583 milliards de fcfa, une somme que le gouvernement espère augmenter de 10% en 2025, notamment grâce à une hausse des recettes fiscales et à des réformes visant à améliorer l’efficacité de la collecte des impôts.

L’une des principales ressources de l’État en 2025 sera constituée des recettes fiscales, qui représentent près de 80% du total des revenus de l’État. Le projet de loi de finances table sur une augmentation de 12% des recettes fiscales par rapport à 2024, pour atteindre environ 2102 milliards de fcfa en 2025. Une hausse principalement due à une meilleure collecte des impôts grâce à la modernisation des outils fiscaux. Le gouvernement gabonais prévoit également d’introduire de nouvelles taxes sur certains secteurs stratégiques à l’image de la taxe sur les transactions par mobile money. La taxe sur les produits importés devrait générer environ 120 milliards de fcfa supplémentaires, en ciblant principalement les biens de consommation importés et les matériaux de construction. 

Priorité donnée aux infrastructures et aux dépenses sociales

En ce qui concerne les dépenses publiques, le gouvernement prévoit une augmentation significative des dépenses d’infrastructures et de protection sociale. Le budget alloué aux infrastructures représente environ 30% des dépenses totales, avec un montant prévu de plus de 961 milliards de fcfa. Cet investissement vise à moderniser les infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications, considérées comme essentielles pour soutenir la croissance économique. Dans le même temps, les dépenses sociales augmenteront de 10% pour atteindre environ 720 milliards de fcfa, couvrant principalement les secteurs de la santé et de l’éducation. Le budget de la santé en 2025 devrait augmenter de 8%, afin de renforcer le système hospitalier et d’améliorer l’accès aux soins, en particulier dans les zones rurales. 

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Un autre aspect important du budget 2025 concerne la réduction des subventions publiques. Le gouvernement prévoit en effet, de réduire progressivement les subventions accordées à certains secteurs, notamment les énergies fossiles et les produits alimentaires importés. En 2024, ces subventions représentaient environ 300 milliards de fcfa. Le gouvernement entend les réduire de 20% en 2025. L’objectif est de rediriger ces ressources vers des investissements plus productifs, tout en encourageant l’adoption d’énergies renouvelables. Toute chose qui pourrait avoir des répercussions négatives notamment sur les ménages à faible revenu, qui bénéficient directement de ces subventions. Pour atténuer cet impact, le gouvernement prévoit de renforcer les programmes de protection sociale, notamment en augmentant le budget alloué aux filets de sécurité sociale de 10%.

La cruciale question de la dette publique

La gestion de la dette publique, toujours une priorité pour le gouvernement gabonais, devrait cependant bénéficier d’une relative considération. Chiffrée à plus de 7130 milliards de fcfa fin 2023, elle devrait dépasser les 8000 milliards de fcfa fin 2024, mais son remboursement devrait se faire à minima. Le projet de loi de finances 2025 prévoit un remboursement partiel de cette dette, avec une allocation de près de 600 milliards de fcfa destinée au service de la dette. L’objectif est de ramener la dette à 60% du PIB d’ici 2025, afin de garantir la soutenabilité à long terme des finances publiques. Si le gouvernement a annoncé qu’il s’efforcera de maintenir un déficit budgétaire sous contrôle, ses dépenses extra budgétaires pourraient compromettre cet objectif. La capacité du gouvernement à exécuter ce budget dépendra donc largement de la stabilité économique mondiale et de la réussite des réformes structurelles engagées.

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