Depuis plusieurs semaines, les malversations signalées au sein de Gab’Oil, de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), et de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) alimentent les débats au Gabon. Ces affaires de détournement de fonds, bien qu’inquiétantes et lourdes de conséquences pour les finances publiques, n’en demeurent pas moins des épisodes mineurs en comparaison avec les répercussions d’un autre scandale financier qui reste encore dans l’ombre : les 28 milliards de fcfa alloués au référendum de 2024.
Où sont passés les 28 mrds de fcfa du référendum 2024 ?
Alors que les dysfonctionnements dans des institutions comme Gab’Oil, où des pratiques douteuses ont été révélées, ou encore l’ARTF et la CNAMGS, où les fonds publics sont régulièrement mal gérés, font la une des journaux, une question fondamentale reste sans réponse : où sont passés les 28 milliards de francs fcfa alloués au référendum de 2024 ? Malgré les annonces officielles, aucun bilan financier n’a été présenté aux citoyens gabonais, laissant place à des spéculations et des interrogations légitimes sur l’utilisation de ces fonds.
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L’opacité qui entoure la gestion de cette somme colossale contrastée avec la lenteur des réponses institutionnelles, jette un voile d’incertitude sur les pratiques financières au sommet de l’État. Si les malversations à Gab’Oil, ARTF et CNAMGS ont alimenté les suspicions, elles paraissent dérisoires face aux sommes en jeu et aux enjeux politiques liés au référendum. La question du contrôle des finances publiques devient ainsi plus pertinente que jamais : jusqu’où la gestion des fonds publics peut-elle échapper au regard de la population, surtout lorsqu’il s’agit de montants aussi faramineux ?
Les Gabonais attendent des réponses
Les Gabonais attendent des réponses précises et transparentes sur l’utilisation de ces 28 milliards de fcfa par les autorités de la Transition qui ont redonné espoirs d’une meilleure gouvernance au lendemain du coup d’État du 30 aout 2023 par les militaires regroupés au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Tant que ces éclaircissements n’auront pas été apportés, les malversations dans les institutions publiques resteront un simple révélateur des dérives plus vastes et systémiques qui minent la confiance des citoyens dans leur gouvernement. Il est crucial que l’État mette en place un mécanisme de transparence et de reddition de comptes pour restaurer cette confiance, sans quoi les gabonais risquent de se sentir davantage pris au piège d’un système où les abus sont multipliés à des échelles inquiétantes.