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Gabon : les patrons vont-ils enfin respirer ?

le coup de coeur

Depuis des années, le climat des affaires au Gabon est jugé peu favorable par les entrepreneurs, qui dénoncent des démarches administratives trop longues, une fiscalité pesante et des difficultés d’accès au financement. Face à ces préoccupations, le président-candidat Oligui Nguema a dévoilé un plan ambitieux visant à simplifier la vie des entreprises et à stimuler l’investissement. Parmi les mesures annoncées, la digitalisation de l’administration et l’amélioration de l’accès aux crédits figurent en bonne place. 

Digitalisation : un gain de temps énorme

Sur le papier, ces réformes répondent aux attentes du secteur privé, mais leur impact dépendra largement de leur mise en œuvre effective. Sans actions concrètes et rapides, ces annonces risquent de ne pas produire l’effet escompté. Les soutiens du président-candidat disent que c’est “un homme d’action”. La digitalisation de l’administration est une priorité, car elle permettrait d’accélérer les démarches et de réduire la corruption liée aux procédures physiques. Aujourd’hui, obtenir une licence d’exploitation ou enregistrer une société peut prendre plusieurs mois, freinant l’initiative privée et favorisant les pratiques informelles malgré des évolutions. 

Accès aux financements

Si le gouvernement parvient à mettre en place des plateformes numériques efficaces, avec un service clientèle réactif et des délais clairement définis, cela représenterait une avancée majeure. Cependant, l’expérience montre que les transitions numériques sont souvent lentes et complexes, notamment lorsqu’elles impliquent une refonte des habitudes au sein de l’administration.

L’accès au financement est un autre point clé. De nombreuses PME gabonaises peinent à obtenir des crédits en raison des garanties exigées par les banques et du manque de dispositifs de soutien aux entrepreneurs. Le gouvernement veut faciliter ces financements, mais la question reste de savoir comment. La mise en place de fonds de garantie, de taux préférentiels ou d’un meilleur accès aux marchés publics pourrait être des leviers efficaces. Toutefois, si cette volonté ne s’accompagne pas d’un cadre bancaire plus souple et de réformes dans le secteur financier, les entreprises continueront de faire face aux mêmes obstacles.

Une fiscalité plus attractive

La fiscalité est un autre élément déterminant. L’annonce d’une fiscalité « plus attractive » est encourageante, mais sans détails précis, difficile d’évaluer son impact réel. Alléger la pression fiscale sur les entreprises, en particulier les PME, pourrait encourager les investissements et la formalisation des activités. Cependant, toute réforme fiscale doit être équilibrée pour ne pas creuser davantage le déficit budgétaire de l’État. La clé résidera dans un système fiscal plus simple, plus prévisible et mieux adapté aux réalités du terrain.

Ces mesures pourraient donner un nouvel élan au secteur privé si elles sont appliquées avec sérieux et rapidité. Mais pour que les patrons respirent vraiment, il faudra que les réformes annoncées ne restent pas de simples déclarations d’intention. L’État doit montrer sa capacité à agir concrètement, en apportant des solutions tangibles aux problèmes des entreprises. Sinon, ce plan ne sera qu’un énième projet de réforme sans lendemain.

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