Le Conseil des ministres du 23 octobre 2025 a décidé que les postes de Directeur général des établissements de microfinance seront désormais exclusivement réservés aux Gabonais. Le secteur compte environ 150000 clients actifs et un encours global supérieur à 80 milliards de fcfa. Seules des dérogations spéciales, accordées par le Comité national économique et financier (CNEF), pourront déroger à cette règle, renforçant la politique de “gabonisation” initiée dans les banques commerciales.
Le secteur des microfinances représente un maillon essentiel de l’inclusion économique, particulièrement dans les zones rurales et les segments informels. Les établissements offrent des prêts aux PME locales et aux agriculteurs, mais souffrent encore d’un déficit de professionnalisation et d’un taux de créances douteuses supérieur à 10%, selon la COBAC. La mesure vise à rapprocher la gouvernance des réalités locales et améliorer la compréhension des besoins du marché.
Sur le plan économique, la gabonisation pourrait renforcer la stabilité financière et la confiance des déposants. La nomination de DG nationaux pourrait contribuer à mieux canaliser les 80 milliards de fcfa d’encours et créer jusqu’à 1500 emplois indirects via la structuration des équipes et la formalisation des processus internes.
Néanmoins, le secteur reste fragile. La formation des cadres gabonais et la capacité des institutions à maintenir des standards internationaux de gouvernance seront déterminantes. Des programmes de certification et de supervision seront nécessaires pour éviter que l’inexpérience locale n’augmente le risque de créances douteuses ou de faillites.
À court terme, les microfinances dirigées par des nationaux pourraient devenir un outil réel de financement des PME et des agriculteurs. Si les établissements réussissent à s’industrialiser dans leur gestion, le Gabon pourra enfin tirer pleinement parti d’un secteur jusqu’ici sous-exploité et fragile. Cette mesure fait suite à celle déjà prise quelques semaines plus tôt concernant les DG des banques commerciales.








