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Gabon: les taux variables, le vrai risque silencieux de la dette publique

le coup de coeur

La dette à taux variable représente 17,1% du portefeuille de la dette publique gabonaise, soit environ 1225 milliards de fcfa selon les données de mars 2025. Ce type d’endettement, dont les intérêts fluctuent en fonction des marchés, est potentiellement dangereux dans un environnement où les taux sont orientés à la hausse. Ce n’est pas tant le volume que la nature de ces instruments qui inquiète, car ils exposent les finances publiques à des chocs externes imprévisibles.

Le coût implicite global de la dette atteint déjà 4,6%, mais les instruments à taux variable pourraient très vite dépasser cette moyenne. « L’environnement de taux d’intérêt élevés pourrait affecter négativement les pays ayant une part significative de dette à taux variable », avertissait d’ailleurs la Banque mondiale dans sa note de conjoncture à fin juin 2025. Cette proportion expose le Gabon à une hausse automatique du service de la dette, surtout en période d’instabilité monétaire mondiale.

Ce danger est aggravé par le fait que la plupart de ces emprunts sont libellés en devises. En cas de hausse combinée des taux d’intérêt mondiaux et d’une dépréciation du franc cfa, la charge de remboursement peut doubler sans aucun nouveau tirage. Ce double risque n’est aujourd’hui couvert par aucun mécanisme public. Le Gabon n’a pas de stratégie active de couverture, ni de plafonnement réglementaire sur ce segment.

Dans ce contexte, il est urgent de réévaluer les conditions de ces engagements. Le pays devrait chercher par exemple, à convertir progressivement ces instruments en emprunts à taux fixe, à long terme, idéalement via des partenaires multilatéraux. Des instruments plus souples existent, à des taux concessionnels, permettant une meilleure prévisibilité budgétaire.

Cette part de la dette constitue une véritable bombe à retardement surtout dans un environnement aussi contraignant. Sans intervention rapide, le Gabon risque de subir des effets d’entraînement dévastateurs. Un audit complet et une politique proactive de gestion du risque doivent être engagés sans délai, pour prévenir une spirale de refinancement ruineuse.

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